« Mettez-moi à l’épreuve » (Malachie 3.6-12)

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En voyant l’état de notre monde, certaines personnes pensent que si Dieu existe, il est bien loin de nos problèmes. Mais si Dieu semble être loin, qui s’est éloigné ?

À plusieurs reprises dans l’histoire, le peuple d’Israël a accusé Dieu de ne rien faire pour les aider dans leurs malheurs.

À force d’entendre ce genre d’accusation, Dieu a réagi et il a envoyé des prophètes pour répondre et reprendre le peuple.

L’un de ces prophètes a été Malachie. D’ailleurs, c’est certainement le dernier prophète de ce type que Dieu a envoyé avant la venue de Jésus-Christ.

Depuis quelques semaines nous suivons une série de prédications sur le livre du prophète Malachie et nous arrivons aujourd’hui au chapitre 3.

Pour résumer un peu le contexte, le peuple d’Israël a perdu son enthousiasme pour Dieu. Le peuple a subi beaucoup d’épreuves. Ils ont été opprimés par leurs ennemis, les peuples voisins, et le temple a été détruit.

À l’époque du prophète Malachie, Israël est bien appauvri et il est encore sous la domination de l’Empire perse. Le temple a été reconstruit, mais avec les moyens du bord. Ce n’est pas un édifice aussi glorieux qu’à l’origine.

Dans ce contexte, les israélites se sont accrochés à Dieu pendant quelque temps, mais ne voyant aucune amélioration de leur condition, ils se sont dit que cela n’avait aucun intérêt d’honorer Dieu. Alors ils ont continué de faire les rituels religieux, mais sans trop de conviction.

C’est dans ce contexte que Dieu intervient par l’intermédiaire de Malachie. Il les reprend, car ils sont devenus hypocrites.

Pour décrire un peu leur attitude, imaginez un homme qui se lève tous les matins en disant à sa femme : je t’aime. Il lui offre un bouquet de fleurs toutes les semaines et un resto en tête à tête tous les mois. Cela peut nous sembler attentionné et romantique.

Mais imaginez maintenant que je vous dise que cet homme ne fait qu’appliquer les conseils d’un livre qui s’intitule : « Afin d’avoir la paix, faites-lui croire que vous l’aimez encore. »

Que pensez-vous de cet homme maintenant ?

C’est un homme hypocrite.

Je pense que le peuple d’Israël croyait toujours en Dieu, mais si nous prenons connaissance du livre de Malachie, Dieu leur reproche tout de même des choses très graves, dont l’hypocrisie.

Les israélites offrent des sacrifices à Dieu, mais ils offrent des bêtes handicapées. Les hommes quittent leurs femmes pour en épouser des plus jeunes. Les prêtres qui sont censés être nourris par le peuple sont délaissés. Le peuple s’adonne à l’idolâtrie, etc.

Dans le texte que nous allons lire maintenant, Dieu continue la liste des reproches. Nous verrons que malgré toutes ses fautes, Dieu continue d’aimer sincèrement son peuple. Nous l’avons d’ailleurs vu dans chaque texte.

Nous lisons donc maintenant dans Malachie 3.6-12 :

6 Je suis l’Éternel, je ne change pas, et vous, descendants de Jacob, vous n’avez pas été détruits.
7 Dès l’époque de vos ancêtres, vous vous êtes écartés de mes prescriptions, vous ne les avez pas respectées. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel, le maître de l’univers. Et vous dites: «En quoi devons-nous revenir?»
8 Un homme peut-il tromper Dieu? En effet, vous me trompez et vous dites: «En quoi t’avons-nous trompé?» Dans les dîmes et les offrandes.
9 Vous êtes frappés par la malédiction et vous me trompez, la nation tout entière! 10 Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison. Mettez-moi ainsi à l’épreuve, dit l’Éternel, le maître de l’univers, et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les fenêtres du ciel, si je ne déverse pas sur vous la bénédiction en abondance.
11 Pour vous je menacerai l’insecte vorace afin qu’il ne détruise pas les produits du sol et que la vigne ne soit pas stérile dans vos campagnes, dit l’Éternel, le maître de l’univers.
12 Toutes les nations vous déclareront heureux, car vous serez un pays de délices, dit l’Eternel, le maître de l’univers.

[1. Si Dieu est loin, qui s’est éloigné ?]

Dieu commence son discours ainsi :

« Je suis l’Éternel, je ne change pas. »

Pourquoi dit-il cela ?

Parce que si Dieu semble si loin, qui s’est éloigné ?

Les israélites accusent Dieu d’être loin d’eux, mais celui-ci leur répond :

« Je suis l’Éternel, je ne change pas. »

Autrement dit : « Je n’ai pas arrêté de vous aimer, je ne me suis pas éloigné de vous. »

Et Dieu continue en disant que s’ils n’ont pas été détruits par leurs ennemis, c’est parce que Dieu les préserve tout de même, contrairement à d’autres peuples comme les Edomites.

En revanche, si Dieu n’a pas changé, le peuple, lui, s’est vite écarté de ses voies…

Voici ce que Dieu dit de leur comportement au verset 7 : « Dès l’époque de vos ancêtres, vous vous êtes écartés de mes prescriptions, vous ne les avez pas respectées. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel, le maître de l’univers. »

Leur désobéissance ne date pas d’hier, elle est beaucoup plus vieille que cela. Il suffit de lire l’histoire d’Israël pour voir que le peuple a toujours eu du mal à respecter les prescriptions de Dieu.

Peut-être avant de continuer, j’aimerais juste préciser que depuis le début, je parle de la désobéissance d’Israël. Mais selon la Bible, tout le monde s’écarte de Dieu.

Romain 3.23 : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. »

La Bible ne dit pas qu’Israël est le plus mauvais des peuples. S’il s’adresse en particulier à lui, c’est parce que ce peuple est un peu comme son enfant. En tant que Père, il est de son devoir de reprendre son enfant quand cela est nécessaire.

Les autres peuples sont aussi dans le cœur de Dieu, mais il y a quand même une histoire particulière avec Israël.

Dans notre passage, on peut déjà percevoir la bonté de Dieu qui ne lâche pas l’affaire malgré la désobéissance du peuple. Depuis le début, ils ont du mal à écouter, mais Dieu a toujours envoyé des prophètes pour les inviter à revenir à lui.

C’est ce qu’il fait encore dans notre texte (v. 7) : « Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel, le maître de l’univers. »

Cette phrase est un peu paradoxale.

Quand on présente l’amour de Dieu et la grâce manifestée en Jésus, on dit souvent que c’est Dieu qui fait le premier pas. C’est le message du Nouveau Testament.

Alors comment comprendre cette parole de Dieu : « Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit l’Éternel, le maître de l’univers. »

On pourrait penser ici que c’est à l’homme de faire le premier pas.

Mais en fait, Dieu fait déjà le premier pas. C’est Dieu qui invite le peuple à revenir à lui. C’est Dieu qui envoie le prophète pour les supplier de revenir.

Une fois que cela sera fait, Dieu pourra de nouveau être auprès d’eux. Parce qu’ils se seront rapprochés.

Cependant, le peuple s’est demandé : « mais en quoi devons-nous revenir » ?

[2. « En quoi devons-nous revenir ? »]

Ils n’avaient aucune conscience de leur désobéissance.

C’est intéressant à relever.

Quand on désobéit, on n’est pas toujours conscient de notre désobéissance, d’où le besoin d’entendre une parole qui vient de Dieu, pour nous faire prendre conscience de notre éloignement.

Cette remarque devrait nous rendre plus humbles, car personne n’est à l’abri des erreurs. Parfois nous commettons des fautes en toute connaissance de cause, et d’autres fois, notre comportement attriste le Seigneur sans même que nous nous en rendions compte.

Comment discerner ces comportements ? La Bible, la prière et le Saint-Esprit nous aident, mais aussi les frères et sœurs dans la foi. L’humilité et la remise en question nous aident aussi à grandir en maturité spirituelle.

Ici, Dieu donne un exemple de leur désobéissance. Il leur rappelle qu’ils ont arrêté de donner la dîme au verset 8 :

« Un homme peut-il tromper Dieu? En effet, vous me trompez et vous dites: «En quoi t’avons-nous trompé?» Dans les dîmes et les offrandes. »

Les israélites continuaient peut-être à donner quelque chose, mais cela ne correspondait pas à la dîme.

La dîme signifie les 10% des récoltes.

À l’époque de l’Ancien Testament, les prêtres, qui formaient la tribu de Lévi, n’avaient pas de terre pour cultiver leur nourriture, car ils devaient se consacrer entièrement au service du temple et à l’enseignement du peuple.

Pour que les prêtres puissent avoir de quoi subvenir à leurs besoins et à celle de leur famille, Dieu avait demandé aux 11 autres tribus d’apporter 10% de leurs récoltes et de leur viande à la maison du trésor dans le temple, pour les prêtres.

À l’époque de Malachie, les prêtres n’avaient plus assez de nourriture, car le peuple ne donnait plus la dîme. Du coup, ils se sont mis à travailler dans les champs et à moins se consacrer au temple et à l’enseignement du peuple.

Dieu reproche ce manquement au peuple et il leur demande de donner à nouveau la dîme.

Pour décrire ce que font les israélites, Dieu déclare qu’ils trompent l’Éternel. On peut aussi traduire : ils volent l’Éternel.

En fait, 10% des récoltes appartenaient à l’Éternel. En ne donnant pas cette quantité aux prêtres, c’est comme s’ils volaient l’Éternel.

Dieu leur fait savoir que lorsqu’ils donneront de nouveau la dîme avec sincérité, ils seront bénis.

Comment recevoir ce texte aujourd’hui ? Devons-nous donner 10% de nos revenus ?

Si nous sommes dans l’épreuve, cela vient-il du fait que nous n’avons pas assez donné ?

Et si nous donnons beaucoup, serons-nous d’avantage bénis matériellement ?

Je ne pense pas. Si nous nous basons seulement sur ce passage pour en tirer l’enseignement biblique sur la dîme, sans tenir compte du contexte biblique, alors nous risquons de tirer des conclusions erronées. On ne peut pas acheter les bénédictions de Dieu.

Il me semble qu’il faut faire très attention aux discours tirés de leur contexte, qui ne vont pas dans le sens du message global de la Bible.

Qu’est-ce que Dieu veut leur dire aux versets 9 et 10 ?

9 Vous êtes frappés par la malédiction et vous me trompez, la nation tout entière! 10 Apportez toutes les dîmes à la maison du trésor afin qu’il y ait de la nourriture dans ma maison. Mettez-moi ainsi à l’épreuve, dit l’Éternel, le maître de l’univers, et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les fenêtres du ciel, si je ne déverse pas sur vous la bénédiction en abondance.

Dieu souhaite bénir Israël, mais c’est comme s’il ne pouvait pas, car quelque chose empêche cette bénédiction.

Ici, le problème n’est pas l’argent, le problème, c’est le manque de foi. Leur manière de donner la dîme reflète la qualité de leur foi, plus précisément leur manque de foi.

Dieu dit ceci : « Mettez-moi à l’épreuve et vous verrez ».

Quand je lis ce passage, je vois un Dieu qui aimerait vraiment faire du bien à son peuple, mais quelque chose empêche la bénédiction d’être reçue, c’est le manque de foi.

Dieu les invite à faire un pas de foi en donnant la dîme.

Donner la dîme, dans leur contexte, c’est une manifestation de leur foi.

La foi, c’est s’attendre à Dieu avec conviction, lui faire confiance pour sa vie.

Le problème des israélites, c’est non seulement qu’ils n’avaient pas la foi en Dieu, mais en plus ils adoraient d’autres dieux et ils avaient la foi en leur « compte en banque », en leur réserve de nourriture et d’argent.

Dieu n’est pas intéressé par l’argent en soi, mais il veut voir jusqu’à quel point on est prêt à se défaire de ce qui a de la valeur, en d’autres termes : jusqu’à quel point on est prêt à lui faire confiance.

Pourquoi les israélites ne donnaient plus leur dîme ? Est-ce parce qu’ils n’avaient pas confiance que Dieu pourvoirait ? Parce qu’ils n’y voyaient pas d’intérêt ? Parce que cela leur était égal que les prêtres soient nourris et que le temple soit entretenu ?

Je pense qu’il y avait un peu de tout ça.

Et nous, quel rapport avons-nous avec les biens matériels ?

Aujourd’hui nous vivons dans un contexte très différent de l’époque de Malachie. Le Nouveau Testament ne donne pas de commandement particulier sur le pourcentage de nos revenus à donner aux Églises et aux œuvres qui se consacrent au Seigneur. Il n’y a plus vraiment de règle, ou alors, la règle, c’est la générosité.

Lorsque l’apôtre Paul fait une collecte pour l’Église de Jérusalem, il ne leur demande pas un pourcentage, il leur demande d’être généreux.

Quant aux bénédictions, Dieu veut nous les donner. Ce ne sont pas forcément des bénédictions matérielles, Dieu sait ce dont nous avons réellement besoin et il pourvoit ses enfants.

Il me semble que c’est le message de notre texte.

Ce n’est pas l’argent qui fait venir sur nous la bénédiction, c’est simplement le fait de compter sur Dieu, de le laisser agir dans notre vie.

Je pense qu’à travers ce texte, Dieu nous dit à nous aussi : « mettez-moi à l’épreuve et vous verrez ».

Attention, Dieu ne nous demande pas le mettre à l’épreuve dans le sens où on doit le provoquer ou lui dire ce qu’il a à faire.

Dans d’autres passages, le fait de mettre Dieu à l’épreuve est un péché. Par exemple, lorsque le diable tente Jésus dans le désert, il lui répond par un verset de la Bible qui dit : « Tu ne mettras pas à l’épreuve ton Seigneur ton Dieu ». Provoquer Dieu n’est pas une bonne chose.

Dans Malachie, lorsqu’il est question de mettre Dieu à l’épreuve, il veut plutôt dire au peuple : « faites le pas de foi et vous verrez ». « Essayez pour voir, et tirez-en les conclusions. »

 [Conclusion]

À propos de conclusion, que peut-on retenir de ce passage ?

Même si la situation n’est pas la même, nous vivons quand même une situation similaire au peuple d’Israël il y a 2500 ans.

L’humanité est loin de Dieu et elle a besoin de se rapprocher de lui.

Avant la venue de Jésus, Dieu envoyait des prophètes, le peuple revenait à lui pendant un temps, mais il s’éloignait à nouveau.

Face à ce constat, face à l’infidélité de l’être humain, Dieu a mis en œuvre la dernière étape de son plan. Dans la personne de Jésus-Christ, Dieu s’est encore plus approché de l’humanité.

Comme l’être humain est incapable de revenir à Dieu, il s’est fait encore plus proche. Il a quitté son trône et il est descendu sur terre, il est devenu un homme.

Normalement, cela devrait être à nous de revenir à lui, mais il en a décidé autrement, il s’est approché davantage dans la personne du Christ.

Tournons-nous vers lui et répondons à son invitation : « Mettez-moi à l’épreuve, dit le Seigneur, et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les fenêtres du ciel, si je ne déverse pas sur vous la bénédiction en abondance. »

Faisons-lui confiance.

Une réponse sur “« Mettez-moi à l’épreuve » (Malachie 3.6-12)”

  1. Merci pour cette approche sincère et réaliste de la dime et de la mise à l’épreuve de Notre Foi par rapport à l’argent.
    Je suis conseiller et trésorier de mon église , et mes soeurs et frères en Christ ont encore cette difficulté dans leurs rapports  » finances-foi

    Que Dieu vous bénisse
    Mesrop
    Eglise Évangélique Aintab ( Arménie )

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