Une fois par jour (Jean 20.19-29)

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La semaine dernière j’ai été en Normandie, et dans un magasin j’ai trouvé cette boite : du foie de morue. Comme je n’en ai jamais consommé sous cette forme et que je suis curieux, j’en ai pris une boite.

Le foie de morue est connu pour l’huile qui en est extraite. Il semblerait que certaines générations aient subi la complémentation en huile de foie de morue, donnée aux enfants pendant l’hiver.

J’ai l’impression que cette huile regagne de l’intérêt, même chez les adultes, car on recommence à s’intéresser aux bienfaits de ce complément alimentaire, comme d’autres compléments et aliments.

Si j’ai bien compris, l’huile de foie de morue contient beaucoup d’oméga 3, très utile pour notre organisme, pour la vue, les fonctions cognitives, la réduction des inflammations, le cœur, le système immunitaire, etc.

On est dans une logique de prévention. Au lieu d’attendre d’être malade pour prendre des médicaments, il est préférable de s’alimenter correctement afin que le corps soit moins fragile et plus résistant face aux virus de l’hiver.

L’alimentation ne règle pas tous les problèmes, mais je pense qu’une bonne alimentation aide la santé.

L’idée que je voulais relever en parlant de cela, c’est que la prévention a son importance. Au lieu d’attendre que ça aille mal pour agir, on peut déjà agir aujourd’hui, afin d’éviter trop de désagréments dans les moments de fragilité.

C’est exactement pareil pour notre vie spirituelle.

On remarque souvent que les épreuves nous rendent plus attentifs à la voix de Dieu. C’est dans la difficulté que nous prions et lisons le plus la Bible.

Certaines personnes, dans l’épreuve, sont en colère contre Dieu et le rejettent, mais ça reste une démarche spirituelle : il y a du questionnement, de l’incompréhension, de la colère, de l’attente. L’attente de réponses, de consolation, ou d’un soulagement.

Nous avons le privilège d’avoir accès à la révélation de Dieu à travers la Bible. Nous avons le privilège de pouvoir lui parler en priant, et de recevoir son Esprit.

N’attendons pas d’être au fond du trou pour nous connecter à Dieu, mais faisons-le dès aujourd’hui. Et lorsque nous connaîtrons des difficultés, nous serons d’autant plus équipés pour traverser les épreuves. Une bonne prévention peut même rendre l’épreuve « facile », tout comme un bon système immunitaire peut neutraliser certains virus sans que l’on s’en rende compte.

Il y a 3 semaines, nous avons fêté Pâques. La mort et la résurrection de Jésus.

Lorsque Jésus est mort, ses disciples se sont effondrés. Le messie est mort. Lui qui a formé ses disciples avec charisme, lui qui a fait tant de miracles, lui qui a même ressuscité des morts, il est lui-même mort cloué sur une croix.

Jésus avait été arrêté et mis à mort par les autorités juives, avec le concours des autorités romaines. Ces autorités juives voulaient mettre fin au mouvement révolutionnaire que Jésus avait créé. Il dérangeait, car il mettait le doigt sur ce qui n’allait pas dans la religion.

Il dénonçait les hypocrisies des dirigeants spirituels. Il remettait en question les traditions qui n’avaient plus aucun sens.

Il prêchait le royaume de Dieu et la nécessité de repentance. Il annonçait la colère et le jugement de Dieu.

Et en même temps, il annonçait la grâce pour tous, pour les pécheurs, pour les rejetés de la société. Il accordait de l’importance aux femmes dans une société patriarcale. Il mangeait à la même table que des collecteurs d’impôts, des étrangers, des malfaiteurs.

C’est son message et son mouvement que les autorités juives voulaient stopper. C’est pour cela que les disciples ont peur. Ils ont eux aussi participé à la proclamation du royaume de Dieu, comme Jésus leur avait enseigné.

Si Jésus a été mis à mort, que va-t-il leur arriver ? Après Jésus, c’étaient eux les représentants de la révolution.

Mais maintenant, ils sont tristes, ils ont peur et ils se cachent. Ils ne savent plus que faire. Pour eux, le mouvement est fini, il n’y a plus de révolution, plus d’espoir. C’est à ce moment-là que Jésus leur apparaît. Je vous invite à lire ce texte dans l’Évangile selon Jean, chapitre 20, versets 19 à 29.

Dans le contexte, nous sommes au jour de la résurrection, le tombeau est trouvé vide, et Marie de Magdala rencontre Jésus, il lui demande d’aller annoncer sa résurrection.

19 Le soir de ce même dimanche, les portes de la maison où les disciples se trouvaient rassemblés étaient fermées, car ils avaient peur des chefs juifs; Jésus vint alors se présenter au milieu d’eux et leur dit: «Que la paix soit avec vous!»
20 Après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. 21 Jésus leur dit de nouveau: «Que la paix soit avec vous! Tout comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.»///
22 Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: «Recevez le Saint-Esprit! 23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.»
24 Thomas appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint.
25 Les autres disciples lui dirent donc: «Nous avons vu le Seigneur.» Mais il leur dit: «Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas.»///
26 Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint alors que les portes étaient fermées, se tint au milieu d’eux et dit: «Que la paix soit avec vous!»
27 Puis il dit à Thomas: «Avance ton doigt ici et regarde mes mains. Avance aussi ta main et mets-la dans mon côté. Ne sois pas incrédule, mais crois!»
28 Thomas lui répondit: «Mon Seigneur et mon Dieu!» Jésus lui dit: 29 «Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru!»

La première chose que l’on peut voir, c’est que les disciples passent de la peur à la paix.

[1. De la peur à la paix]

Le verset 19 précise que « les portes de la maison où les disciples se trouvaient rassemblés étaient fermées, car ils avaient peur des chefs juifs ».

Les disciples se cachaient par crainte de se faire prendre. C’est alors que Jésus leur apparaît. Et voici la première chose qu’il leur dit : «Que la paix soit avec vous!»

L’opposé de la peur, c’est la paix. Jésus vient changer leur crainte en paix.

Malgré les portes fermées, Jésus est entré. Il leur montre ses mains et son côté. C’est bien lui.

Jésus est ressuscité. Il porte des marques de son ancien corps, mais il a un nouveau corps. On dit que c’est un corps glorifié, il ne se laisse pas limiter par des portes fermées.

Les disciples sont remplis de joie, leur espoir est retrouvé, leurs inquiétudes ont disparu. Ils ne savent pas encore ce qui va leur être demandé, mais ils ont retrouvé leur maître.

Jésus répète une deuxième fois : « Que la paix soit avec vous ».

Pourquoi le répéter ? Peut-être pour leur rappeler ses promesses, celles qu’il avait faites juste avant d’être arrêté.

Voici les paroles de Jésus au chapitre 14, versets 27 à 29 :

27 »Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble pas et ne se laisse pas effrayer.
28 Vous avez entendu que je vous ai dit: ‘Je m’en vais et je reviens vers vous.’ Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais auprès du Père, car mon Père est plus grand que moi.
29 Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent, afin que, lorsqu’elles arriveront, vous croyiez.

Jésus les avait bien prévenus. Il a insisté en disant qu’il leur laisse sa paix. Ils ne doivent pas se laisser effrayer. Il va partir, mais il va revenir.

Voici ce qu’il dit à nouveau en Jean 16.32-33 :

32 Voici que l’heure vient, et elle est [déjà] venue, où vous serez dispersés chacun de votre côté et me laisserez seul. Cependant, je ne suis pas seul, car le Père est avec moi.
33 Je vous ai dit cela afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage: moi, j’ai vaincu le monde.»

Jésus leur avait déjà tout annoncé : sa mort, sa résurrection et même leurs craintes à venir. Et il leur avait bien dit : « soyez en paix ».

Cette paix, il nous la laisse à nous aussi. La Bible est remplie de passages qui annoncent ce qui arrive aujourd’hui : les guerres, les famines, les catastrophes et les persécutions. Nous venons de lire que Jésus a bien dit à ses disciples : « vous aurez à souffrir dans le monde ».

Mais il leur dit aussi : soyez en paix, prenez courage, j’ai vaincu le mal dans le monde.

Ce que Jésus avait annoncé s’est produit, il mort et revenu à la vie. Toutes ses promesses se réalisent.

Jésus a promis qu’il prend soin de ceux qui cherchent d’abord le royaume de Dieu. Il y aura des moments difficiles, mais Jésus tient toujours ses promesses.

Cependant, une question se pose : comment, nous qui ne l’avons pas entendu de nos propres oreilles, nous pourrions faire mieux que les disciples ?

La réponse se trouve dans la suite de ce que Jésus dit.

Versets 21 à 23 :

21 Jésus leur dit de nouveau: «Que la paix soit avec vous! Tout comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.»
22 Après ces paroles, il souffla sur eux et leur dit: «Recevez le Saint-Esprit! 23 Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.»

Lorsque les disciples avaient peur, ils n’avaient pas encore reçu l’ordre de mission de Jésus ni l’équipement nécessaire.

Ici, Jésus annonce 3 choses :

(1) Il les envoie en mission dans le monde, (2) il annonce le Saint-Esprit qui va venir les équiper, (3) il leur donne la responsabilité d’annoncer le pardon des péchés, nous allons y revenir dans quelques instants.

Nous pouvons d’abord noter qu’après être passé de la peur à la paix et la joie, Jésus les invite à passer du repli à la mission vers l’extérieur. C’est mon deuxième point.

[2. Du repli à la mission]

À ce moment-là, ils sont encore cachés dans leur maison. Bientôt, après la Pentecôte plus exactement, ils sortiront de chez eux et ils parcourront l’Empire romain au péril de leur vie pour annoncer le pardon des péchés en Jésus.

Ce qui opère le changement, c’est le Christ ressuscité, c’est l’envoi en mission, et c’est le Saint-Esprit.

On peut donc remarquer que ce n’est pas seulement l’enseignement de Jésus qui les équipe. Jésus les a enseignés et le Saint-Esprit vient leur permettre de vivre cet enseignement et de le transmettre. Mais l’enseignement sans l’Esprit, sans la conviction que Jésus est ressuscité, ça reste un enseignement stérile.

J’ai souvent rencontré des gens qui pensent que le pasteur est compétent pour prêcher, pour évangéliser, pour guider une communauté, parce qu’il a un diplôme de théologie.

Mais ce qui fait passer les disciples du repli à la mission, de la passivité au service chrétien, c’est la conviction que Jésus est ressuscité et l’action du Saint-Esprit. Ce ne sont pas des choses qui s’apprennent sur les bancs d’une école, c’est offert à chaque disciple.

Autrement dit, chaque disciple qui a foi en Jésus, qui connaît la révélation biblique et qui a accueilli le Saint-Esprit a reçu tout l’équipement nécessaire pour édifier l’Église et servir Dieu là où il vit.

Lorsque Jésus souffle sur ses disciples en leur disant « recevez l’Esprit », il annonce ce qu’il a déjà dit par ailleurs, à savoir la venue imminente du Saint-Esprit à la Pentecôte.

Et lorsqu’il leur parle du pardon des péchés, il ne leur donne pas le pouvoir de pardonner ou retenir les péchés. Relisons la formulation exacte :

« Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus. »

Quand Jésus dit : ils leur seront pardonnés ou ils leur seront retenus, c’est du passif. C’est Dieu qui pardonnera.

À chaque fois que la Bible parle du pardon des péchés, ce pardon vient uniquement de Dieu. Par exemple, l’apôtre Paul dit dans sa première lettre à Timothée :

« Il y a un seul Dieu et il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes: un homme, Jésus-Christ ».

Ce que Jésus donne comme responsabilité aux disciples, c’est de proclamer l’Évangile : ceux qui se repentent et croient en Jésus sont pardonnés, et ceux qui refusent de demander pardon ne peuvent pas recevoir le pardon.

Dans une société qui se dit tolérante, mais qui ne tolère pas les convictions fermes, dans une société qui se dit inclusive, mais qui exclut ceux qui n’ont pas le même discours, osons-nous encore proclamer l’Évangile sans lequel il n’y a pas de pardon des péchés possible ?

C’est pourtant la mission qui est confiée aux disciples et à l’Église.

Pour cela nous avons besoin de Dieu. Ce qui me permet de faire la transition avec mon dernier point qui concerne surtout Thomas. Thomas qui avait besoin d’un coup de pouce de Jésus pour croire. Nous aussi, nous avons besoin d’un coup de pouce de Jésus non seulement pour croire, mais aussi pour être des envoyés.

[3. Du doute à la foi]

Lorsque Jésus apparaît aux disciples, Thomas est absent. Ses amis ont beau lui dire : « Jésus est ressuscité, nous l’avons vu ! ».

Lui répond : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’y mets pas mon doigt et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. »

Vous avez probablement déjà rencontré des gens, lorsque vous leur parlez de Dieu, ils vous répondent : « moi je suis comme Saint Thomas, je dois voir pour croire ».

En disant cela, leur argument semble légitime puisque même Thomas, un disciple de Jésus, a dû voir pour croire.

Sauf qu’en disant : je suis comme Thomas, je dois voir pour croire. Est-ce qu’ils ont vu Thomas et est-ce qu’ils pensent vraiment qu’il a dit cela ?

Parce que si l’on croit que Thomas a vraiment dit ça, sur la base du témoignage des Évangiles, on devrait croire aussi que Thomas ensuite a vu Jésus.

Cependant, le doute est permis. Lorsque Jésus est apparu à Thomas, il ne l’a pas repris, il ne lui a fait aucun reproche. Il a même répondu favorablement à sa demande.

Si nous sommes dans le doute, faisons alors comme Thomas. Il n’a pas seulement douté, il a cherché à croire. Donc, demandons sincèrement à Dieu de se révéler à nous. Jésus a dit : « celui qui cherche trouve ». Dieu se laisse trouver par ceux qui cherchent sincèrement.

Et lorsque Jésus s’est révélé à Thomas, il a fait cette confession extraordinaire : « mon Seigneur et mon Dieu » !

Il a reconnu en Jésus son Dieu. Il n’est pas seulement le messie, pas seulement l’envoyé de Dieu, pas seulement le Fils de Dieu, mais il est aussi Dieu.

Jésus répond, et je pense que cela nous concerne particulièrement : « Parce que tu m’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru »

[Conclusion]

Pour conclure, je dirais simplement que Dieu vient au secours de notre incrédulité. Il vient au secours de nos craintes, nos épreuves, nos pertes d’espoir.

Ce passage nous rappelle que lorsque Jésus promet, il réalise sa promesse. C’est une bonne raison pour nous imprégner de ses promesses dès aujourd’hui et pas seulement lorsque ça va mal.

Comme avec l’huile de foie de morue, prenons une dose de promesses de Dieu chaque jour, en ouvrant sa Parole. Que sa paix soit avec nous.

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