Ce qui est essentiel (1 Corinthiens 13)

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Cette semaine il y a eu la Saint-Valentin, la fête des amoureux. Je vous avoue que ma femme et moi ne faisons rien de particulier ce jour-là. Plus généralement, j’ai l’impression que cette année, la Saint-Valentin a été moins marquée que d’autres années. Mais ce n’est peut-être qu’une impression, d’autant plus qu’en vivant à la campagne, j’ai été moins exposé à des publicités ou à des communications marketings.

Si je vous parle de la Saint-Valentin, c’est pour introduire le thème de l’amour dans la Bible, un élément essentiel dans notre relation à Dieu et aux autres.

L’un des passages les plus connus se trouve dans la première lettre aux Corinthiens, au chapitre 13.

C’est un très beau texte qui est souvent lu à l’occasion des mariages. Dans ces moments où les mariés s’engagent à s’aimer toute leur vie, il est effectivement pertinent de rappeler ce qu’est l’amour.

Cela dit, lorsque l’apôtre Paul a écrit ce chapitre, il ne parlait pas spécifiquement de l’amour dans le couple, mais de l’amour dans l’Église locale.

Du coup, je pense qu’il est encore plus pertinent de lire 1 Corinthiens 13 lors d’un rassemblement d’Église.

L’Église de Corinthe traversait des crises assez importantes. L’apôtre fait référence à leur immoralité, leur orgueil et leur égoïsme. Pendant les repas d’Église, certains avaient trop à manger et d’autres n’avaient rien du tout, malgré cela il n’y avait pas de partage.

De plus, il y avait de vives rivalités et des disputes parmi les membres.

L’un des sujets de dispute concernait les dons de l’Esprit.

Qui possède le meilleur des dons ? Qui dans l’Église est le plus utile, qui est le plus grand, qui est le plus spirituel ?

Cette Église accordait beaucoup d’importance aux dons visibles, comme les prophéties ou le parler en langues.

Ce don des langues consistait à parler dans une langue que l’on n’avait jamais apprise, mais qui pouvait être comprise soit par des gens qui parlaient cette langue, soit par des gens qui avaient le don d’interprète.

Le don des prophéties et du parler en langues ne se sont jamais arrêtés, Dieu les attribue encore aujourd’hui.

Mais l’apôtre Paul invite les Corinthiens, et il nous invite, à rechercher quelque chose de plus essentiel.

À cette Église où les membres se comportait de manière très humaine, l’apôtre Paul leur demande de rechercher l’amour. C’est intéressant, car il le fait dans une section de sa lettre où il parle des dons de l’Esprit.

Au chapitre 12, il rappelle que Dieu attribue les dons comme il le veut, non pas pour que chacun en tire un bien être personnel, mais pour l’édification de tous. Il rappelle que tous ceux qui confessent Jésus comme Seigneur ont le Saint-Esprit.

Puis au chapitre 13, il parle de l’amour, car il ne sert à rien d’exercer ses dons dans la communauté si ce n’est pas fait avec amour.

Ensuite, au chapitre 14, il poursuit sur la manière d’exercer les dons pendant les cultes et les rencontres d’Église.

1 Corinthiens 13 concerne donc bien l’amour fraternel, il concerne l’amour qui doit être mis en pratique dans les Églises locales, pendant les rencontres et dans nos relations.

Je vous propose maintenant de lire le texte :

1 Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n’ai pas l’amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit.
2 Si j’ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j’ai même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, mais que je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.
3 Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n’ai pas l’amour, cela ne me sert à rien. ///
4 L’amour est patient, il est plein de bonté; l’amour n’est pas envieux; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, 5 il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal,
6 il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité; 7 il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.
8 L’amour ne meurt jamais. Les prophéties disparaîtront, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra.///
9 En effet, nous connaissons partiellement et nous prophétisons partiellement,
10 mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. 11 Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu un homme, j’ai mis fin à ce qui était de l’enfant.
12 Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face; aujourd’hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j’ai été connu.
13 Maintenant donc ces trois choses restent: la foi, l’espérance, l’amour; mais la plus grande des trois, c’est l’amour.

[1. Une cymbale qui retentit]

Imaginez que pendant toute la prédication, à la place de parler, je fasse sonner une cymbale en guise de message.

Est-ce que cela apporterait quelque chose à l’édification de l’Église ?

L’apôtre Paul utilise cette image pour dire que sans amour, j’aurais beau parler en langues, j’aurais beau prononcer le plus beau des discours, finalement, je ne serais qu’un cuivre qui raisonne ou une cymbale qui retentit.

Autrement dit, sans l’amour, je ne suis rien. Cela ne signifie pas que les gens ne seraient pas interpellés par mon message. Mais cela signifie qu’aux yeux de Dieu, je passe à côté de l’essentiel.

Relisons les trois premiers versets :

1 Si je parle les langues des hommes, et même celles des anges, mais que je n’ai pas l’amour, je suis un cuivre qui résonne ou une cymbale qui retentit.
2 Si j’ai le don de prophétie, la compréhension de tous les mystères et toute la connaissance, si j’ai même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, mais que je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.
3 Et si je distribue tous mes biens aux pauvres, si même je livre mon corps aux flammes, mais que je n’ai pas l’amour, cela ne me sert à rien.

Vous rendez-vous compte de ce que Paul veut dire ? Ces paroles sont choquantes.

Quelqu’un qui prêche la Parole de Dieu, qui parle même sous l’impulsion de l’Esprit, qui a une foi jusqu’à transporter des montagnes, qui distribue tous ses biens aux pauvres, mais qui n’a pas l’amour, il n’est rien, cela ne lui sert à rien, il n’a pas l’essentiel.

Certes, les gens seraient probablement touchés par ses paroles, les pauvres seraient rassasiés grâce à sa générosité, mais aux yeux de Dieu, cela reste vide.

L’apôtre Paul fait exprès d’être si percutant, si choquant, si excessif dans ses propos. C’est pour bien faire passer le message que les meilleurs dons, sans l’amour, cela ne vaut rien devant Dieu.

Ces versets nous invitent à d’abord rechercher la bonne attitude lorsque nous nous mettons au service de Dieu et au service de notre prochain.

La connaissance biblique peut s’apprendre en lisant la Bible, elle peut s’apprendre sur les bancs d’une faculté de théologie, elle peut s’apprendre en écoutant des prédications, en assistant à des études bibliques ou en lisant des livres.

Le service chrétien peut s’apprendre par des formations, par des stages pratiques ou sur le terrain.

Mais comment apprendre à aimer ?

Y a-t-il des formations pour apprendre à aimer ?

Si l’apôtre Paul parle de l’amour dans une partie de sa lettre où il parle de la vie d’Église et des cultes, ce n’est pas un hasard. C’est parce que l’amour fraternel s’apprend lorsque nous nous côtoyons et lorsque nous sommes confrontés à des personnes différentes dans l’Église.

Il y a d’autres circonstances qui sont formatrices, mais celle de l’Église locale est particulière.

Je ne vous apprends rien en vous disant qu’au sein de nos Églises protestantes et évangéliques, il peut y avoir des tensions, des désaccords, des disputes, des différences, des gens qui n’ont pas beaucoup d’affinité, des histoires du passé qui marquent les esprits. C’est le cas dans tous les lieux où il y a une vie de communauté.

Ces circonstances sont des occasions d’apprendre à aimer.

Dans une société où l’on recherche la performance, l’efficacité et la rentabilité, Dieu nous demande de rechercher avant tout l’amour dans nos relations, dans notre manière d’être, notre manière de servir, notre manière de vivre l’Église, n’est-ce pas là l’essentiel ?

[2. Ce que l’amour est ou n’est pas]

Regardons maintenant de quel amour il est question, des versets 4 à 7 :

4 L’amour est patient, il est plein de bonté; l’amour n’est pas envieux; l’amour ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil, 5 il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il ne soupçonne pas le mal,
6 il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité; 7 il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.

Ce serait vraiment génial si tout le monde autour de moi pouvait être patient et bon envers moi. Ce serait vraiment bien si à chaque fois que j’offense quelqu’un, il vienne me proposer son pardon avant même que je lui demande. Ou si c’est lui qui m’offense, qu’il en prenne conscience tout seul rapidement et vienne me dire à quel point il est désolé et demande pardon.

Mais ce texte ne concerne pas ce que je dois attendre des autres, ce texte concerne ce que Dieu attend de moi.

Il y a une situation qui arrive assez souvent avec les enfants.

C’est la situation où ils se disputent à cause d’un désaccord ou d’un jouet. Et à un moment donné, l’un des enfants pousse l’autre, ou arrache un jouet des mains de l’autre. Et puis ça dégénère, il y a des cris, des pleurs et des accusations.

Lorsqu’un adulte intervient et demande à l’un des enfants d’expliquer la situation, c’est toujours la même réponse : c’est toujours l’autre qui a commencé.

Et quand on leur dit qu’il faut demander pardon, c’est toujours à l’autre de demander pardon en premier, parce que c’est l’autre qui est en tort.

D’après la définition de l’amour décrite en 1 Corinthiens 13, l’amour ne cherche pas son intérêt, il ne s’irrite pas, il pardonne tout et supporte tout.

Je trouve que ce qui est demandé est très difficile. Ce matin je me tiens devant vous en prêchant sur ce texte sur l’amour, mais je suis loin d’aimer ainsi, j’ai encore beaucoup de chemin à faire.

Cependant, le Saint-Esprit et l’exemple du Christ nous aident et nous encouragent.

Dans la Bible, Jésus nous invite à agir comme lui et il a montré l’exemple en premier. Alors que l’humanité a tourné le dos à Dieu, alors qu’elle a offensé son créateur, celui-ci n’a pas attendu que nous revenions à lui. Au contraire, c’est lui qui a été offensé et c’est lui qui est venu à notre rencontre le premier, pour nous proposer son pardon.

L’apôtre Paul encourage les Corinthiens à quitter l’attitude enfantine et à devenir adultes au verset 11 :

Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu un homme, j’ai mis fin à ce qui était de l’enfant.

À la fin de ce passage, l’auteur affirme qu’entre la foi, l’espérance et l’amour, la plus grande des trois est l’amour.

[3. L’amour, plus grand que la foi et l’espérance]

Dans ce chapitre où il parle de l’amour, l’apôtre Paul fait aussi référence à l’éternité. L’amour ne meurt pas, il se poursuivra dans l’éternité.

La foi c’est ce que nous croyons aujourd’hui sans avoir vu. Mais lorsque nous serons auprès de Dieu, nous le verrons face à face, la foi n’interviendra plus.

Verset 12 : 12 Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, de manière peu claire, mais alors nous verrons face à face; aujourd’hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai complètement, tout comme j’ai été connu.

C’est pareil pour l’espérance. Aujourd’hui nous espérons dans le sens où nous attendons le retour de Jésus et l’établissement de son royaume.

Paul nous rappelle qu’un jour, nous serons bel et bien dans ce royaume, il n’y aura plus d’espérance à venir puisque nous y serons.

C’est pour cela que l’apôtre affirme au verset 13 : 13 Maintenant donc ces trois choses restent: la foi, l’espérance, l’amour; mais la plus grande des trois, c’est l’amour.

L’amour est relationnel. D’après ce texte, aimer n’est pas un sentiment, mais c’est une manière d’être et une manière d’agir. Aimer n’est pas un état mais une action.

L’amour qui nous est demandé aujourd’hui sera totalement vécue dans le royaume de Dieu.

[Conclusion]

Pour conclure, j’aimerais vous inviter à continuer de méditer régulièrement sur ce texte. Non seulement le méditer, mais le mettre en rapport avec notre propre vie à chacun et demander à Dieu de nous éclairer sur les progrès qu’il nous reste à faire.

Ce qui est difficile dans les relations, c’est que nous avons du mal à avoir du recul sur nous-mêmes.

Il faut donc de la sagesse, il faut donc l’aide du Saint-Esprit et l’aide de frères et sœurs bienveillants. À chaque fois que je lis ce texte, je suis interpellé par des aspects différents de l’amour. Ce matin, j’aimerais attirer votre attention sur les deux premières notions citées au verset 4.

L’amour est patient, l’amour est plein de bonté.

La plupart du temps, lorsque je me fâche à la maison, c’est parce que je perds patience. Et la plupart du temps, lorsque j’agis mal, c’est parce que je manque de bonté. Afin de progresser dans ces domaines, je suis invité à toujours regarder à Jésus, lui qui fait preuve de patience et de bonté envers moi.

Plus je prendrai conscience de la manière dont Dieu m’aime, avec sa patience et sa bonté, plus je comprendrai comment aimer Dieu et mon prochain.

La Saint-Valentin c’était lundi dernier. Probablement, des couples se sont offerts des cadeaux et des diners au restaurant pour manifester leur amour l’un pour l’autre. Comment manifestons-nous notre amour les uns pour les autres ?

C’est une question que je laisse ouverte.

Que le Saint-Esprit nous inspire et nous conduise sur le chemin de la patience et de la bonté.

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