Le Seigneur est mon berger (Psaume 23.1-3)

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Il me semble que ces dernières années le développement personnel est de plus en plus à la mode.  En tout cas je remarque que les librairies mettent souvent ce genre de livre en avant. Ces livres qui nous apprennent à mieux nous connaître pour vivre plus heureux. Ces livres qui nous présentent des méthodes pour mieux gérer sa vie et être plus épanouis.

Parmi les méthodes les plus connues, il y a par exemple la pensée positive. En gros, si l’on pense que l’on va avoir une bonne journée, alors notre journée sera bonne.

D’autres méthodes se fondent sur l’alimentation, et comme j’aime la cuisine, je vous avoue que ces deniers temps, c’est quelque chose qui m’intéresse beaucoup. Ce qu’il faut manger ou ne pas manger pour être en meilleure santé, comment cuire tel ou tel aliment, dans quel ordre les consommer, etc. C’est très intéressant et même passionnant.

Je suis en train de lire un livre sur l’histoire de l’alimentation, qui retrace la manière dont les hommes se nourrissent depuis la préhistoire, avec des projections sur le futur. C’est très intéressant d’autant plus que nous apprenons que la spiritualité, le judaïsme et le christianisme ont influencé notre manière de nous nourrir.

Mais cet intérêt pour l’alimentation et la santé ne doit pas devenir une religion, tout comme les autres méthodes pour se faire du bien.

Il y a aussi plein de vidéos YouTube pour nous aider à aller mieux. Il suffit de taper « développement personnel » sur la barre de recherche et vous n’aurez que l’embarra du choix. Ce genre de vidéos est regardé par des centaines de milliers de gens.

Si je vous parle de cela, c’est pour souligner que nous vivons dans une société où les gens recherchent l’épanouissement personnel, par des méthodes ou des spiritualités. Et sans nous en rendre compte, nous risquons non seulement de remplacer Dieu par ces méthodes, mais aussi, nous risquons de finir par considérer Dieu comme l’une de ces méthodes.

J’ai souvent rencontré des jeunes qui s’intéressent à la foi chrétienne parce qu’ils veulent découvrir ce que la Bible propose comme philosophie de vie, pour vivre plus heureux. Ils sont à fond pendant quelques mois, en moyenne 9 mois, le temps d’une année scolaire, puis une fois qu’ils ont fait à peu près le tour, ils vont piocher ailleurs.

Je suis convaincu que Dieu nous propose une vie heureuse, la meilleure vie qui soit, mais pas à la manière de la société. Le but de la Bible n’est pas de nous proposer une méthode de développement personnel, une méthode pour être épanoui à la manière de la société. Ne tombons pas dans cet écueil.

Sous l’influence de la société, notre manière de présenter l’Évangile ressemble parfois à ces méthodes ou recettes miracles :

« Tu as un coup de blues ? Chante un chant de louange et tu verras, ça ira mieux. »

« Tu es malade ? Va à telle soirée de guérison et tu seras guéri. »

« Tu veux une augmentation ? Donne plus d’argent à l’Église, fais une prière et Dieu te bénira. »

« Tu veux avoir la vie éternelle? Fais une prière de conversion et tout sera réglé, tu n’auras plus à t’inquiéter pour ta destinée. »

Il y a un peu de vrai dans ce que je viens de dire, mais il manque surtout l’essentiel. Nous le verrons dans quelques instants.

La Bible nous assure que Dieu nous bénit et qu’il fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment (Ro 8.28), mais la foi chrétienne n’est pas une méthode de développement personnel parmi d’autres. Voyons ce qui est au cœur du message biblique.

Pour cela je vous propose de lire le début du psaume 23.

Les Psaumes sont pour la plupart des prières écrites de manière poétique.

Le psaume 23 est l’un des psaumes les plus lus par les chrétiens, car il contient des promesses fortes qui ne laissent pas indifférentes.

Lisons les 3 premiers versets :

1 Psaume. De David.

Le SEIGNEUR est mon berger : je ne manquerai de rien.

2 Il me fait coucher dans de verts pâturages,
il me dirige vers des eaux paisibles.
3 Il restaure ma vie,
il me conduit sur les sentiers de la justice, à cause de son nom.

[1. Le Seigneur est MON berger]

Le SEIGNEUR est MON berger 

Le roi David, l’auteur de ce psaume, vivait à une époque où les images qui touchaient à l’élevage et à l’agriculture étaient très parlantes.

Le berger est justement celui qui guide le troupeau afin qu’il trouve à boire et à manger dans les pâturages et les ruisseaux.

L’affirmation du psalmiste est la suivante : le Seigneur est MON berger.

Le Seigneur est le berger de tout un troupeau, mais la brebis a le privilège de pouvoir dire : il est MON berger. Il y a une dimension personnelle et individuelle dans cette relation.

Parmi les chants que nous chantons le dimanche matin, beaucoup de chants sont personnels, on s’exprime souvent à la première personne du singulier et l’on regrette parfois qu’il n’y pas plus de chants en « nous ». Mais la dimension personnelle est aussi importante.

Le psalmiste dit bien : Le SEIGNEUR est MON berger 

Dans le Nouveau Testament, Jésus se présente comme ce berger. Voici ce qu’il a dit en public (Jean 10.27-28) :

27 Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. 28 Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher à ma main.

Le berger est responsable de tout un troupeau, mais chaque brebis a une valeur spéciale à ses yeux, si bien que toutes les brebis sont importantes pour lui.

Dieu nous connait individuellement, il connait notre situation, nos joies, nos craintes, nos inquiétudes, nos questionnements, nos défauts, nos péchés, nos qualités et notre histoire.

Et comme il nous connait, il sait exactement ce dont nous avons besoin. Il ne peut pas y avoir d’erreur de diagnostic. Dieu connait même mieux que nous-mêmes ce dont nous avons besoin.

Cela tombe bien parce que le psalmiste continue en disant : je ne manquerai de rien.

 [2. Je ne manquerai de rien]

C’est David qui le dit et il l’affirme avec assurance : « Puisque le Seigneur est mon berger et qu’il connaît mes besoins, alors je sais que je ne manquerai de rien. »

Pouvons-nous le dire avec lui ?

En sommes-nous conscients ? En sommes-nous convaincus ?

Avons-nous foi en Dieu au point de dire : puisque l’Éternel est mon berger, je sais que je ne manquerai de rien ?

  • À chaque fois que nous sommes insatisfaits de notre situation,
  • à chaque fois que nous sommes en colère contre Dieu parce que tout ne se passe pas comme nous l’aurions souhaité,
  • à chaque fois que nous nous plaignons de notre sort,

c’est un peu comme si nous disions à Dieu qu’il n’est pas un si bon berger que cela…

Comment expliquer cette tension entre Dieu qui est présentée comme notre bon berger, et notre vécu qui est tout autre ?

Le problème se trouve-t-il du côté de Dieu ? Dans ce cas, il n’est pas un si bon berger que cela.

Ou alors, le problème serait-il plutôt du côté de l’homme ?

Le texte présente l’Éternel comme notre berger. Implicitement, nous sommes donc les brebis. En tant que brebis, suivons-nous toujours la voix du berger ? Acceptons-nous d’être obéissants ? Sommes-nous prêts à le suivre même si le chemin par lequel il nous fait passer nous paraît étroit ?

L’Éternel aura beau être le meilleur berger du monde, si ses brebis ne l’écoutent pas, ils ne peuvent pas bénéficier de ses bienfaits.

Si nous ne le suivons pas dans les moindres petits sentiers, comment pouvons-nous dire qu’il ne tient pas ses promesses ? Comment pouvons-nous nous plaindre de sa conduite ?

Ce psaume nous lance le défi de suivre le Seigneur, à commencer par l’obéissance et l’écoute de sa voix. Et alors que nous le suivons, le psalmiste nous assure que nous pourrons dire avec lui : le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien.

Voyons la suite du texte.

[3. À cause de son nom]

David mentionne 4 moyens par lesquels le berger prend soin de ses brebis :

 2 Il me fait coucher dans de verts pâturages,
il me dirige vers des eaux paisibles.
3 Il restaure ma vie,
il me conduit sur les sentiers de la justice, à cause de son nom.

Les pâturages et les eaux paisibles représentent nos besoins les plus essentiels.

La vie restaurée et les sentiers de la justice représentent  les dons de Dieu. En effet, il nous donne la vie éternelle et il met dans notre cœur le désir de vivre de manière juste, d’une manière qui plaise à Dieu.

On peut relever qu’à chaque fois, c’est le berger qui agit. C’est lui qui nous fait coucher dans de verts pâturages, c’est lui qui dirige vers les eaux paisibles, c’est lui qui restaure la vie et qui conduit dans les sentiers de la justice.

Même si c’est David qui s’exprime dans ce psaume, le sujet principal est Dieu. Il est souverain, il conduit toutes choses.

Cette centralité de Dieu est confirmée par 5 mots assez choquants dans le texte.

Pourquoi Dieu nous dirige-t-il vers les pâturages et les eaux paisibles ?
Pourquoi nous restaure-t-il et nous fait marcher dans les sentiers de la justice ?

C’est : à cause de son nom.

Autrement dit, c’est pour glorifier son nom, pour glorifier sa propre personne.

C’est assez étonnant, car on s’attendrait à ce qu’il dise : « il nous dirige vers les eaux paisibles, il restaure notre vie, car il nous aime ! » ou bien : « car l’être humain est une créature qui le mérite. »

Mais au lieu de cela, Dieu nous fait savoir qu’il agit en notre faveur pour sa gloire à lui.

En réalité, tout au long de la Bible, Dieu affirme que sa première motivation, c’est sa gloire…

Dieu serait-il égocentrique ?

Oui, mais pas à la manière des hommes !

En fait, Dieu est théocentrique. Le centre de tout, c’est Dieu. Lorsqu’il agit, il le fait pour sa gloire. Et lorsqu’il nous demande d’agir, c’est aussi pour sa gloire.

Cette vérité pose pas mal de problème de compréhension et d’acceptation, parce que l’égocentrisme, c’est détestable.

Les gens qui ne pensent qu’à eux, qui ne parlent que d’eux, qui veulent que tout tourne autour d’eux, ces gens-là sont assez odieux. On a tendance à les éviter et ils ne font pas partie de nos amis.

Dieu serait-il ainsi ?

Pas du tout !

En fait, l’égocentrisme de Dieu n’a rien à voir avec celui de l’homme. Ne le comparons pas à nous.

« Chez l’homme, son amour pour lui-même le rend égoïste, aveugle aux besoins des autres. » (Stéphane Kapitaniuk)

En revanche, chez Dieu, son égocentrisme le pousse à faire du bien à l’être humain.

La raison pour laquelle Dieu agit en faveur de l’homme, c’est sa gloire et tant mieux. Imaginez que ce qui motive Dieu, c’est notre amabilité, notre bonté ou notre patience. Dans ce cas, qui serait au bénéfice de ses bienfaits ?

Voici ce que nous pouvons lire dans le psaume 106.6-8 :

6 Nous avons péché comme nos ancêtres, nous avons fait le mal, nous sommes coupables.
7 Nos ancêtres en Egypte n’ont pas compris tes miracles, ils ne se sont pas rappelé le grand nombre de tes bontés, ils se sont révoltés près de la mer, près de la mer des Roseaux.
8 Mais il les a sauvés à cause de son nom, pour faire connaître sa puissance.

Le peuple d’Israël a pris son indépendance vis-à-vis de Dieu, tout comme le monde d’aujourd’hui. Malgré cela, Dieu a sauvé son peuple. À cause de quoi ? Verset 8 : à cause de son nom, pour faire connaître sa puissance.

Heureusement que Dieu n’agit pas en fonction de nos mérites !

En fait, lorsque l’Éternel agit pour sa gloire, cela contribue à notre bien et notre bonheur.

[Conclusion]

En conclusion, retenons que Dieu est motivé avant tout par sa gloire.

La Bible nous parle aussi de son amour pour nous, mais ce qui est premier, c’est sa gloire.

Ce qui est magnifique, c’est que lorsque nous acceptons Jésus comme notre berger, lorsque nous cherchons la gloire de Dieu plus que toute autre chose, alors nous ne manquerons de rien.

Chercher la gloire de Dieu, cela implique que nous devons avant tout chercher à l’honorer par notre obéissance et notre reconnaissance. Dieu est plus grand que nos inquiétudes et nos souffrances.

Ce message théocentrique, centré sur Dieu, n’est pas audible dans une société anthropocentrique, c’est-à-dire centrée sur l’homme.

En effet, nous cherchons sans cesse à assouvir nos désirs. Nous voulons avoir ce que tout le monde a. Que ce soit une maison, une voiture, un travail, une famille, le succès, la célébrité, le pouvoir, les richesses, les amis, la reconnaissance, etc.

Beaucoup de ces désirs sont légitimes et compréhensibles, d’autres le sont moins.

Le psalmiste nous assure que si nous commençons d’abord par devenir des brebis du berger, qui se préoccupent de sa gloire avant toute chose, alors il pourvoira à nos besoins. Pas aux besoins que nous croyons avoir, mais à nos réels besoins.

Ce message est résumé dans cette parole de Jésus : « Recherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela [tout ce qui comblera vos besoins] vous sera donné en plus. » (Matthieu 6.33)

Les deux premières parties sont inspirées d’une prédication ce Gilles Georgel. La troisième partie est inspirée d’un article de Stéphanie Kapitaniuk. Voici les liens respectifs consultés le 10 juin 2018 :
http://ichtus02-predications.blogspot.com/2011/03/psaume-23-1ere-partie.html
https://stephanekapitaniuk.toutpoursagloire.com/5-petits-mots-scandaleux-et-glorieux-dans-le-psaume-23/

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