L’instruction des parents (Proverbes 1.8-9)

« Mon fils, écoute l’instruction de ton père et ne rejette pas l’enseignement de ta mère ! En effet, ce sera une couronne de grâce pour ta tête et un collier pour ton cou. » (Proverbes 1.8-9)

Les premiers mots de ces versets font certainement réagir l’Occidental du XXIe siècle : « mon fils ». Et pourquoi pas aussi « ma fille » ?

Le sujet « Bible et féminisme » mériterait réflexion, surtout pour nuancer les critiques souvent faites à la Bible, à savoir qu’elle encourage une société patriarcale. Mais ce n’est pas l’objet de notre méditation. Si nous souhaitons parfois entrer dans le débat ou même dans la confrontation, ce n’est pas dans l’esprit du texte et de la Bible en général. Cherchons plutôt à nous concentrer sur l’essentiel de ces versets.

« Mon fils »… C’était ainsi que les maîtres s’adressaient à leurs disciples. Le livre des Proverbes concerne les hommes et les femmes. Il concerne surtout celui (et celle !) qui veut écouter Dieu.

« Écoute l’instruction de ton père et ne rejette pas l’enseignement de ta mère ! En effet, ce sera une couronne de grâce pour ta tête et un collier pour ton cou. »

Notons que la mère n’est pas oubliée, son enseignement est d’ailleurs mis sur le même niveau que l’instruction du père. Que signifient ces versets ?

Sommes-nous invités à obéir aux parents à tout âge ? Et que faire lorsque les parents en question manquent de sagesse ? Aux infos, nous entendons parler d’enfants battus ou exploités. Ces versets n’encouragent-ils pas ces enfants à se soumettre, au risque d’être maltraités ?

Il faut remettre ces versets dans le contexte. Ce livre a été écrit dans un contexte juif, contexte où les parents devaient instruire leurs enfants selon les préceptes divins.

Ce verset ne demande pas aux enfants d’obéir aveuglément aux parents quoiqu’ils ordonnent et à n’importe quel prix. Les instructions bibliques ne nous dispensent pas du bon sens. Nous sommes appelés à respecter l’esprit de la loi, et non pas la lettre. C’est ce que Jésus mettra en avant dans son sermon sur la montagne (Matthieu 5-7).

Il me semble que ces versets exhortent les enfants à écouter les parents, notamment en ce qui concerne l’enseignement sur Dieu. Si nous replaçons cette exhortation dans le contexte biblique, les parents avaient le devoir d’instruire leurs enfants selon des directives bien particulières, non pas selon leurs envies, mais selon la volonté de Dieu.

Nous avons un exemple concret avec l’enseignement de la Pâque :

 « Et lorsque vos enfants vous demanderont: « Que signifie ce rite pour vous ? » vous répondrez: « C’est le sacrifice de la Pâque en l’honneur de l’Éternel, qui est passé par-dessus les maisons des israélites en Égypte, lorsqu’il a frappé l’Égypte et sauvé nos familles. » Le peuple s’inclina et adora. » (Exode 12.26-27)

Le Psaume 78 contient lui aussi cette allusion à l’enseignement des parents :

« Ce que nous avons entendu, ce que nous savons, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le cacherons pas à leurs enfants; nous redirons à la génération future les louanges de l’Éternel, sa puissance et les merveilles qu’il a accomplies » (Psaume 78.3-4)

Il me semble que ces versets du livre des Proverbes rappellent à la fois le rôle des parents et celui des enfants : celui d’instruire et de s’instruire sur ce que Dieu a fait pour son peuple.

Dans une société où l’éducation nationale se charge d’instruire nos enfants, il est bon de se souvenir que pour Dieu, la famille est aussi un lieu d’enseignement. En cette période de confinement où l’école est fermée, beaucoup de parents sont sollicités par les professeurs pour instruire leurs enfants, cela peut susciter des réflexions et des interrogations. Mais pour le croyant, il ne s’agit pas simplement de l’enseignement du français ou des mathématiques, il s’agit aussi d’instruire nos enfants sur la vision biblique du monde.

Lorsque nos enfants nous voient prier, lire la Bible, aller à l’église, être engagés dans des services en toute humilité, prendre du temps pour notre prochain, donner une partie de nos revenus pour les œuvres de Dieu, lire avec eux des histoires de la Bible, c’est aussi une manière d’instruire nos enfants dans les valeurs bibliques.

Mais nous ne sommes pas des parents parfaits, reconnaître cela est aussi une forme d’humilité et une manière de pointer vers notre créateur, notre Père céleste, qui lui est parfait.

N’oublions pas que ces versets des Proverbes s’adressent à nous comme étant des « fils » et des « filles ». Si nous ne sommes pas tous parents, nous sommes tous des enfants. Des enfants qui sont invités à respecter leurs parents s’ils sont encore en vie, des enfants qui ont des parents biologiques, mais aussi un créateur suprême.

En tant qu’enfants de Dieu, nous sommes invités à regarder les merveilles et les œuvres de Dieu à travers l’enseignement chrétien de nos parents pour ceux qui ont pu en bénéficier, et à travers l’enseignement des témoins qui nous ont précédés. Ce que Dieu fait pour son peuple, son message d’espérance, sont d’autant plus pertinents lors de l’épreuve.

Selon l’auteur des Proverbes, cette instruction ce sera une « couronne de grâce pour ta tête et un collier pour ton cou. » Une manière de dire que cet enseignement est précieux, il nous impacte et nous suit tout au long de notre vie.

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