Se préparer pour la fin ? (Matthieu 24.1-14)

Prédication version audio

Que signifie l’avent ? À l’école de mes enfants, les institutrices ont parlé de ce thème avec les élèves, dans le cadre du calendrier de l’avent. Mon plus jeune fils est revenu de l’école en disant que le calendrier de l’avent était fait pour attendre Noël, pour canaliser l’impatience des enfants avant l’ouverture des cadeaux le 25 décembre.

Ma femme et moi lui avons donc posé la question : que signifie l’avent ?

Il a répondu que c’était la période avant Noël, et c’est pour cela que l’on parle du calendrier de l’avent.

Il n’a pas tout à fait tort, mais l’avent dont nous parlons s’écrit « a.v.e.n.t. » avec un e et non « a.v.a.n.t. » avec un a.

Je lui ai donc expliqué que ce mot vient du latin adventus, qui signifie « arrivée » ou « venue ». Et j’ai posé la question : qui est-ce qui vient à Noël ?

Nos deux garçons ont réfléchi un certain temps sans trouver de réponse.

Après un moment de réflexion, Timaé a répondu timidement : le père Noël ?
Il sait que le père Noël est un personnage fictif, mais il ne voyait vraiment pas qui devait venir à Noël, alors il a tenté cette réponse.

Et nous lui avons dit : non, c’est Jésus.

Et lui nous répond : « mais Jésus est déjà venu », et il avait tout à fait raison. Jésus est déjà venu !

Alors pourquoi dire que nous attendons la venue de Jésus pendant l’avent ?

C’est au point où plusieurs chants de l’avent de nos recueils donnent l’impression que Jésus n’est pas encore né et qu’il faut préparer son arrivée.

Voici par exemple les paroles du chant « Aube nouvelle » que j’ai souvent chanté pendant la période de l’avent.

1 – Aube nouvelle, dans notre nuit, Pour sauver son peuple Dieu va venir. Joie pour les pauvres, fête aujourd´hui ! Il faut préparer la route au Seigneur. Il faut préparer la route au Seigneur.

2 – Bonne Nouvelle, cris et chansons, Pour sauver son peuple, Dieu va venir. Voix qui s´élève dans nos déserts. Il faut préparer la route au Seigneur. Il faut préparer la route au Seigneur.

3 – Terre nouvelle, monde nouveau, Pour sauver son peuple, Dieu va venir. Paix sur la terre, ciel parmi nous. Il faut préparer la route au Seigneur. Il faut préparer la route au Seigneur.

Ce chant dit clairement que Dieu va venir pour sauver son peuple et qu’il faut préparer sa route. Il fait référence à la première venue de Jésus, comme si elle n’avait pas encore eu lieu.

À l’origine, Noël n’est pas une fête chrétienne, c’était la fête du dieu Saturne, le dieu de l’agriculture, car au mois de décembre a lieu le solstice d’hiver. C’est à partir de ce moment de l’année que les jours se rallongent, annonçant ainsi un nouveau cycle de la nature, propice à l’agriculture. Cette fête du dieu Saturne a été récupérée par l’Église vers le IVe siècle de notre ère.

Comme dans beaucoup de fêtes païennes, le principe de base, c’est que nous vivons dans un cycle. Ce cycle recommence tout le temps. Au bout d’un moment, nous finissons par revenir au point de départ. Le dieu Saturne permet à la nature de se renouveler, on peut donc préparer un nouveau cycle agricole.

J’ai l’impression qu’une certaine perception de Noël s’apparente à ce principe des cultes païens.

On parle de Jésus comme si l’on attendait qu’il naisse de nouveau, comme si nous vivions dans un cycle.

Mais nous ne vivons pas dans un cycle sans fin, nous vivons dans le temps qui passe de manière linéaire. Dans ce temps linéaire, il y a des cycles, mais nous avançons toujours dans le temps, nous ne retournons jamais au point de départ.

Alors si pendant le temps de l’avent nous n’attendons pas la naissance de Jésus, puisqu’il est déjà né, qu’attendons-nous ?

Tout d’abord, avant d’être une attente, l’avent peut être un moment où nous nous souvenons que Dieu s’est fait homme, Dieu s’est incarné à un moment donné dans l’histoire. La naissance de Jésus, c’est surtout l’incarnation de Dieu, c’est le Seigneur qui vient à notre rencontre.

Ensuite, l’avent nous rappelle que nous sommes toujours dans une attente. Nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, nous attendons le retour de Jésus.

Jésus est venu une première fois et il reviendra une deuxième fois. C’est de cette manière que je propose de vivre le temps de l’avent.

Et à propos de la seconde venue de Jésus, j’entends beaucoup de questions sur la fin du monde en ce moment.

Ces deux derniers mois, beaucoup de personnes m’ont demandé : penses-tu que c’est bientôt la fin du monde ?

Pourquoi cette question ?

Les raisons évoquées sont multiples, en voici quelques-unes :

On mentionne les guerres, les catastrophes climatiques, la violence, les famines, la surpopulation, la montée des extrêmes, la destruction de la nature, l’éventuel effondrement économique et politique, etc.

Le monde va tellement mal que nous avons du mal à imaginer un avenir pour celui-ci.

Nous avons tellement de la peine à imaginer comment les choses peuvent évoluer positivement, que nous nous disons : c’est bientôt la fin.

D’après une récente étude, 25% des Français seraient éco-anxieux, 5% étant très fortement éco- anxieux. Cela signifie que l’on s’inquiète tellement pour l’avenir de notre planète, que l’on développe une anxiété chronique.

Si l’on se concentre sur les jeunes de 16 à 25 ans, 58% d’entre eux sont éco-anxieux. 35% d’entre eux affirment que cela a un impact négatif sur leur manière de vivre. 74% d’entre eux sont pessimistes à l’égard du changement climatique.

Alors, est-ce bientôt la fin ? Quels signes la Bible donne-t-elle pour repérer la fin des temps ?

Jésus donne-t-il des indices sur le moment de son retour ?

Je vous invite à lire dans l’Évangile selon Matthieu, chapitre 24, les versets 1 à 14.

1 Jésus sortit du temple et, comme il s’en allait, ses disciples s’approchèrent pour lui en faire remarquer les constructions. 2 Mais il leur dit: «Vous voyez tout cela? Je vous le dis en vérité, il ne restera pas ici pierre sur pierre, tout sera détruit.»
3 Il s’assit sur le mont des Oliviers. Les disciples vinrent en privé lui poser cette question: «Dis-nous, quand cela arrivera-t-il et quel sera le signe de ton retour et de la fin du monde?»
4 Jésus leur répondit: «Faites bien attention que personne ne vous égare. 5 En effet, beaucoup viendront sous mon nom et diront: ‘C’est moi qui suis le Messie’, et ils tromperont beaucoup de gens.
6 Vous entendrez parler de guerres et de menaces de guerres: ne vous laissez pas effrayer, car il faut que toutes ces choses arrivent. Cependant, ce ne sera pas encore la fin.
7 Une nation se dressera contre une nation et un royaume contre un royaume, et il y aura en divers endroits des famines, des pestes et des tremblements de terre.
8 Tout cela sera le commencement des douleurs.
9 Alors on vous livrera à la persécution et l’on vous fera mourir; vous serez détestés de toutes les nations à cause de mon nom.
10 Beaucoup trébucheront alors, et ils se trahiront, se détesteront les uns les autres.
11 Beaucoup de prétendus prophètes surgiront et ils tromperont beaucoup de gens.
12 À cause de la progression du mal, l’amour du plus grand nombre se refroidira, 13 mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. 14 Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.

[1. Les signes des derniers jours]

Lorsque nous lisons les signes que Jésus mentionne, je pense que cela correspond tout à fait à ce que nous constatons dans notre monde aujourd’hui.

Versets 7 : Une nation se dressera contre une nation et un royaume contre un royaume, et il y aura en divers endroits des famines, des pestes (autrement dit, des épidémies) et des tremblements de terre.

Versets 10 à 12 : 10 Beaucoup trébucheront alors, et ils se trahiront, se détesteront les uns les autres.
11 Beaucoup de prétendus prophètes surgiront et ils tromperont beaucoup de gens.
12 À cause de la progression du mal, l’amour du plus grand nombre se refroidira.

Parmi les guerres qui font des victimes actuellement, nous pensons notamment à ce qui se passe en Ukraine et plus récemment en Israël et Palestine.

Beaucoup de chrétiens scrutent ce qui se passe en Israël, car selon une pensée qui nous vient des États-Unis, le rétablissement d’Israël, de ses terres et de son temple, hâtera le retour de Jésus.

Je pense qu’il faut être très prudent vis-à-vis de ce genre de discours, car Jésus a affirmé que son royaume n’est pas dans ce monde.

Lorsqu’une femme samaritaine lui a demandé où fallait-il adorer Dieu, Jésus lui a répondu (Jean 4) que peu importe le lieu, l’important c’est qu’il faut l’adorer en Esprit et en vérité. Autrement dit, avec un cœur ouvert à son Esprit, et avec sincérité.

Dans les Évangiles, lorsque Jésus annonce que le temple de Jérusalem sera détruit, il annonce que le vrai temple sera relevé en trois jours, il parlait de lui-même, de sa propre résurrection 3 jours après sa mort, lui le temple parfait de Dieu.

Le temple symbolisait le lieu de la présence de Dieu, mais depuis le don du Saint-Esprit à la Pentecôte, la présence de Dieu est partout où nous l’accueillons. Cette présence est pleinement révélée en Jésus-Christ.

Et dans la Bible, nous l’avons vu récemment dans la lettre de Paul aux Éphésiens : aux yeux de Dieu, son peuple n’est pas un peuple ethnique. Israël a été élargi pour intégrer tout païen, tout non-juif qui croit en Jésus.

Dans la lettre aux Galates, Paul, qui est juif, dit ceci : « Sachez donc que ce sont ceux qui ont la foi qui sont fils d’Abraham. »

Il dit cela, car c’est Abraham qui a reçu la promesse selon laquelle toutes les nations de la terre seront bénies en lui, à travers sa descendance, en l’occurrence, à travers Jésus-Christ.

Revenons à notre question sur la fin du monde. Est-elle pour bientôt, puisque tous les signes que Jésus a donnés se produisent actuellement sur terre ?

Avez-vous remarqué ce que Jésus dit au verset 6 : « Vous entendrez parler de guerres et de menaces de guerres: ne vous laissez pas effrayer, car il faut que toutes ces choses arrivent. Cependant, ce ne sera pas encore la fin. »

Jésus mentionne plusieurs signes de la fin des temps, notamment les guerres, l’absence d’amour au sein de l’humanité, mais il dit que cela ne sera pas encore la fin.

Ainsi, au premier siècle, Jésus avait déjà dit à ses disciples que tout irait mal sur terre : guerres, famines, pandémies, individualisme, égoïsme, persécution des chrétiens, catastrophes climatiques, progression du mal. Tout cela était déjà annoncé.

Jésus les a prévenus, puis il a précisé : « cependant, ce ne sera pas encore la fin ».

Alors quand sera la fin ? Quand Jésus va-t-il revenir ?

[2. Quand sera la fin ?]

Nous avons un indice aux versets 12 et 13 :

12 à cause de la progression du mal, l’amour du plus grand nombre se refroidira, 13 mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. 14 Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.

Tout à l’heure j’ai parlé d’un courant chrétien américain qui se concentre sur Israël, car d’après eux, ce qui se passe là-bas est un indicateur de la fin des temps. Selon cette pensée, Jésus reviendra lorsqu’Israël trouvera ou retrouvera une certaine gloire.

Mais Jésus ne parle pas du tout de cela, il ne se concentre pas sur un pays, mais sur le monde entier au verset 14 : « Cette bonne nouvelle du royaume sera proclamée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin. »

Jésus ne reviendra pas tant que l’Évangile n’aura pas été annoncé au monde entier.

Y a-t-il des passages dans la Bible qui nous permettent d’être plus précis et d’en savoir plus sur ce jour où Jésus reviendra ?

Oui et non. Dans la Bible, lorsque Jésus ou les apôtres nous parlent de la fin des temps, ils nous disent qu’elle arrivera quand on ne s’y attendra pas.

Par exemple, dans sa première lettre aux Thessaloniciens, voici ce que dit l’apôtre Paul (Chapitre5) :

2 En effet, vous savez bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. 3 Quand les hommes diront: «Paix et sécurité!»

Aujourd’hui, le monde va mal et l’on se demande si c’est bientôt la fin. Selon l’enseignement de l’apôtre Paul, lorsque Jésus reviendra, les choses pourraient finalement être tellement mieux que l’on dira même : « paix et sécurité ».

C’est pour dire que nous ne pouvons pas voir les choses venir. Nous pouvons nous questionner, mais ce n’est pas à nous de connaître le jour et l’heure.

Jésus lui-même développe cette idée dans l’Évangile selon Matthieu, chapitre 24, versets 36 à 39 :

36 »Quant au jour et à l’heure, personne ne les connaît, pas même les anges du ciel, [ni même le Fils]: mon Père seul les connaît.
37 Ce qui est arrivé à l’époque de Noé arrivera de même au retour du Fils de l’homme.
38 En effet, dans les jours précédant le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé est entré dans l’arche. 39 Ils ne se sont doutés de rien jusqu’à ce que le déluge vienne et les emporte tous. Il en ira de même au retour du Fils de l’homme.

Pourquoi Jésus parle-t-il de ce tragique événement qu’est le déluge ?

Parce qu’il souhaite nous éviter d’être emportés par le déluge de la fin des temps. Il souhaite que nous soyons en veille et que nous entrions dans l’arche salutaire. Il souhaite que nous lui confiions notre vie, afin qu’il puisse nous sauver.

La Bible ne nous donne pas une date pour la fin des temps, mais Jésus nous invite à veiller chaque jour et à chaque heure.

[Conclusion]

Pour conclure, revenons au calendrier de l’avent ou à la couronne de l’avent.

Pour nous, chrétiens, cette période de l’année nous rappelle que Jésus est venu dans ce monde il y a plus de 2000 ans.

Dieu s’est fait homme, il s’est incarné, il est né de manière humble pour servir l’humanité.
Il nous offre une espérance et nous invite à ne pas nous inquiéter, il sauvera la planète dans tous les sens du terme.

La période de l’avent nous fait prendre conscience que nous attendons quelque chose, nous attendons son retour. Mais nous ne faisons pas qu’attendre, nous attendons de manière active.

Nous voulons nous préparer à son retour, en veillant chaque jour. Dieu nous invite à veiller sur notre relation avec lui, il veut que nous soyons en paix avec lui. Il nous invite à veiller sur l’état de notre cœur, que nous puissions être humbles, généreux, bienveillants, au nom de Jésus.

Il nous invite enfin à proclamer l’Évangile, afin que le royaume de Dieu soit annoncé au monde entier.

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