Bonne année 2021 !

La nouvelle année est l’occasion de se souhaiter une bonne année. Il me semble qu’en tant que chrétien, formuler un vœu pour son prochain peut prendre une dimension particulière.

Lorsque je souhaite une bonne année à quelqu’un, c’est un souhait, je ne peux pas, à moi seul, faire en sorte que la nouvelle année soit bonne, je n’ai pas le pouvoir de diriger l’avenir.

Mais en tant que croyant, un souhait peut être apparenté à une prière et une bénédiction. En tout cas, on peut formuler des vœux dans un esprit de prière et de bénédiction.

Lorsque je souhaite une bonne année à mes proches et à mes amis, je les remets à Dieu, je les bénis et je prie que Dieu leur fasse du bien durant l’année qui vient.

Je pense que l’on néglige souvent le pouvoir de nos paroles. En tout cas, on néglige souvent la portée de nos paroles. Pourtant la Bible nous invite à faire attention à ce que nous disons, ce que nous proclamons.

La parole est un élément très présent et très important tout au long de la Bible. Il nous est dit que Dieu a créé le monde par sa Parole. Il est dit que Jésus est la Parole de Dieu. Dieu nous parle à travers sa Parole révélée dans la Bible.

Dieu nous donne aussi la capacité d’exprimer des paroles pour prier, pour louer et pour bénir notre prochain.

Cela dit, la Bible nous met aussi en garde contre les mauvaises paroles, les paroles de malédiction.

Ce matin je ne vais pas faire comme d’habitude, je ne vais pas prendre un seul texte pour le commenter, je vais plutôt apporter une réflexion personnelle sur les paroles que nous prononçons. Dieu nous invite à éviter de dire des paroles de malédiction, mais au contraire, à faire du bien aux autres par nos paroles.

Je pense que la nouvelle année est propice à une réflexion sur ce thème, puisque l’on se souhaite bonne année. Il y a peu de moments dans l’année où l’on émet des vœux à notre prochain, ce qui est dommage.

Comme je l’ai évoqué, un vœu peut être formulé dans un esprit de prière et de bénédiction.

  1. La place de la bénédiction dans la Bible

Il se trouve que la bénédiction est bien présente et même importante dans la Bible.

La semaine dernière, sur le site web « Evangile 21 », j’ai lu un article assez intéressant sur la place de la bénédiction dans le culte, mais aussi dans nos rencontres et nos relations.

Nous terminons souvent nos cultes par une parole d’envoi ou de bénédiction.  Pour certains, c’est une tradition dépassée. Pour d’autres, c’est très important.

Comme pour toutes les traditions, les questions à se poser sont les suivantes :

  • Cette liturgie a-t-elle encore du sens aujourd’hui ?
  • Dans quel état d’esprit disons-nous la bénédiction finale ?
  • Est-ce juste pour suivre une liturgie ?
  • Ou est-ce parce que nous estimons que c’est important de se quitter sur une parole de bénédiction ?
  • Et pourquoi est-ce important ?

Savez-vous ce que Dieu a fait juste après avoir créé Adam et Ève ? Il les bénit.

Genèse 1.27-28 : Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu. Il créa l’homme et la femme. Dieu les bénit et leur dit: «Reproduisez-vous, devenez nombreux, remplissez la terre et soumettez-la! Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se déplace sur la terre!»

Savez-vous par quelle parole se termine la Bible ? Une parole de bénédiction.

Ap 22.21 : Que la grâce du Seigneur Jésus[-Christ] soit avec tous les saints!

Connaissez-vous le dernier acte que Jésus fait au moment où il quitte ses disciples pour monter au ciel ? Il les bénit.

Luc 24.50-51 : Il les conduisit jusque vers Béthanie, puis il leva les mains et les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il les quitta et fut enlevé au ciel.

Les bénédictions ne sont pas juste des paroles liturgiques ou des paroles pour terminer une carte ou un mail avant la signature.

Les bénédictions nous permettent d’exprimer notre foi et notre attente de ce que Dieu seul peut nous donner.

L’apôtre Paul bénit ainsi les chrétiens dans sa 2e lettre aux Thessaloniciens : « Que le Seigneur dirige votre cœur vers l’amour de Dieu et vers la patience de Christ! »

C’est un vœu, mais pas seulement, c’est une prière, une bénédiction et une espérance.

La question que l’on peut se poser maintenant est la portée de nos paroles de bénédiction.

  • La bénédiction : ça change quoi ?

En quoi le fait de prononcer une bénédiction change-t-il quelque chose ?

Est-ce que nos paroles de bénédiction, prononcées avec foi, se réalisent ?

Il m’est arrivé de regarder des vidéos d’orateurs et d’oratrices chrétiens très connus et même très admirés. Ces orateurs enseignent parfois des choses avec lesquelles je ne suis pas toujours d’accord. Par exemple, la pensée positive et la théologie de la prospérité.

En gros, la pensée positive consiste à dire et à penser très fort à ce que l’on veut, et on l’obtiendra. Ce principe n’est pas seulement enseigné par des chrétiens, mais aussi dans les formations en développement personnel.

Par exemple : je proclame que je vais avoir une voiture de telle couleur et de telle marque.

Et en proclamant cela, si on le fait vraiment avec conviction, alors on le recevra. Souvent ce qui est demandé tourne autour de choses matérielles ou autour de la guérison physique.

La théologie de la prospérité part du principe que Dieu veut nous bénir et cela passe aussi par les bénédictions matérielles. Et si l’on n’est pas riche, c’est certainement parce que la bénédiction est bloquée, par un manque de foi ou par autre chose.

Comme je l’ai dit, je ne suis pas tout à fait en accord avec ce genre d’enseignement (la pensée positive et la prospérité). Cet enseignement peut faire du mal à des gens qui ont vraiment la foi et qui sont touchés par des difficultés.

Dieu nous bénit, c’est certain, mais il permet aussi les épreuves.

Et par rapport à la santé, tant que nous vivons sur cette terre, nous sommes soumis à la fragilité de ce monde, notre corps reste faillible.

Je crois que Dieu peut guérir, je crois que Dieu peut nous protéger et même nous donner des bénédictions matérielles. Mais attention de ne pas en faire une règle, de ne pas en faire un thermomètre de la foi.

Maintenant que j’ai parlé de la prudence que j’ai à propos de la pensée positive et de la théologie de la prospérité, je dois dire aussi qu’il ne faut pas tomber dans l’excès inverse.

Ne négligeons pas la portée de nos paroles de bénédiction.

Lorsque je lis les récits bibliques, je suis frappé par l’efficacité de certaines paroles prononcées par de simples êtres humains.

Par exemple, lorsque Isaac bénit son fils Jacob en Genèse 27, les paroles qu’il prononce ne restent pas sans effet. Sa bénédiction se réalise en grande partie. Même s’il passera par des épreuves, Jacob connaîtra des temps prospères.

Pourtant, cette bénédiction est prononcée dans des circonstances malhonnêtes. Jacob s’était fait passer pour son frère, avec sa mère ils ont mis en place un stratagème afin de recevoir cette bénédiction qui ne lui était pas destinée selon la culture de l’époque.

Mais une fois la parole prononcée, Isaac ne peut plus revenir dessus et ce qu’il a dit se réalisera.

Et lorsque Ésaü, le frère ainé, demande les bénédictions, Isaac ne lui donne que le reste des bénédictions, cela ressemble presque à une malédiction. Et ce qui est dit se réalisera aussi. Ésaü aura une vie d’errant mais il échappera à la domination de son frère.

Si je résume, la Bible n’enseigne pas la pensée positive, cependant, dans plusieurs récits, il y a un lien évident entre les paroles prononcées et la réalisation de ces paroles.

Nos bénédictions ont-elles tout de même un effet ?

Je pense que oui, dans une certaine mesure.

  • Nos paroles ont un effet

Nos paroles ont un effet, elles peuvent avoir des effets négatifs ou positifs.

Je vous invite à lire un texte dans le livre des Nombres, au chapitre 13, versets 27 à 31.

Je résume juste en deux mots le contexte.

C’est un épisode qui a lieu lorsque le peuple juif se retrouve dans le désert après avoir été libéré de l’esclavage en Égypte. Dieu a libéré le peuple en utilisant Moïse.

Une fois délivré, Dieu les conduit dans un pays pour y habiter.

Arrivés aux portes de ce pays, le pays de Canaan, des espions sont envoyés pour repérer les lieux.

Voici leur compte-rendu :

Nombres 13.27-31

27 Voici ce qu’ils racontèrent à Moïse: «Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés. C’est vraiment un pays où coulent le lait et le miel, et en voici les fruits.
28, Mais le peuple qui habite ce pays est puissant, les villes sont fortifiées, très grandes. Nous y avons vu des descendants d’Anak. 29 Les Amalécites habitent la région du sud, les Hittites, les Jébusiens et les Amoréens habitent la montagne, et les Cananéens habitent au bord de la mer Méditerranée et le long du Jourdain.»
30 Caleb fit taire le peuple qui murmurait contre Moïse. Il dit: «Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs!» 31, Mais les hommes qui l’y avaient accompagné dirent: «Nous ne pouvons pas monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous».

Cette dernière parole est prononcée comme une affirmation ferme, il n’y a pas de doute : «Nous ne pouvons pas monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous».

Pourtant, c’est le pays que Dieu leur a promis, mais la plupart des espions affirment qu’ils ne peuvent pas y aller, c’est impossible.

Le peuple a écouté leurs paroles et il s’est mis à murmurer contre Dieu.

En voyant cela, Josué et Caleb, les deux seuls espions qui comptaient sur Dieu, ont fortement réagi.

Chapitre 14, versets 6 à 9

6 Membres de l’équipe qui avait exploré le pays, Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunné, déchirèrent leurs vêtements
7 et dirent à toute l’assemblée des Israélites: «Le pays que nous avons parcouru pour l’explorer est un pays très bon, excellent.
8 Si l’Éternel nous est favorable, il nous y conduira et nous le donnera. C’est un pays où coulent le lait et le miel.
9 Seulement, ne vous révoltez pas contre l’Eternel et n’ayez pas peur des habitants de ce pays, car nous ne ferons d’eux qu’une bouchée. Ils n’ont plus de protection et l’Éternel est avec nous. N’ayez pas peur d’eux!»

Si l’on résume, nous avons d’un côté ceux qui disent : c’est impossible, n’y allons pas. Ce sont eux que le peuple écoute.

Et de l’autre, Josué et Caleb qui disent : si c’est possible, Dieu nous donnera ce pays.

Comment Dieu réagit-il ?

Chapitre 14.26-30

26 L’Éternel dit à Moïse et à Aaron: 27 «Jusqu’à quand laisserai-je cette méchante assemblée murmurer contre moi? J’ai entendu les plaintes des Israélites qui murmuraient contre moi. 28 Annonce-leur: ‘Aussi vrai que je suis vivant, déclare l’Éternel, je vous ferai exactement ce que je vous ai entendu dire:
29 vos cadavres tomberont dans ce désert. Vous tous, dont on a fait le dénombrement en vous comptant depuis l’âge de 20 ans et au-dessus et qui avez murmuré contre moi,
30 vous n’entrerez pas dans le pays que j’avais juré de vous faire habiter. Aucun de vous n’y entrera, excepté Caleb, fils de Jephunné, et Josué, fils de Nun.

Le verset 28 résume bien ce passage : « je vous ferai exactement ce que je vous ai entendu dire ».

Ceux qui ont dit que c’était impossible n’entreront pas dans le pays.
Et ceux qui ont dit que c’était possible verront le pays promis.

Faut-il tirer de ce passage que tout ce que nous disons se réalisera ?

Non, pas toujours, il y a un contexte. En revanche, nous pouvons nous inspirer de ce contexte pour tout de même en tirer des enseignements.

Dans le contexte, Dieu a fait une promesse. L’enseignement de ce passage concerne la manière dont nous recevons les promesses de Dieu.

  • Nos paroles reflètent notre foi

Nos paroles reflètent notre foi.

Le point de départ n’est pas la parole des espions, le point de départ est la promesse de Dieu.

Les paroles des espions ont simplement manifesté leur manque de foi. Et les paroles de Josué et Caleb ont manifesté leur foi en Dieu.

Ce qui fait le lien entre nos paroles et leurs effets, c’est la foi ou le manque de foi dans les promesses de Dieu.

On n’est pas dans le cas où je veux une voiture et où je le dis avec foi et je l’obtiendrai. Dans ce cas c’est mon désir qui est au centre.

Ici, on est dans le cas où Dieu fait une promesse, c’est le plan de Dieu qui est au centre. Et la question est de savoir si je me soumets au plan de Dieu avec foi.

Dans toute la Bible, le manque de foi nous prive des bénédictions de Dieu et la foi permet de recevoir les bénédictions de Dieu, à commencer par la vie éternelle.

Nous connaissons bien le verset de Jean 3.16 : Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné fils afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle.

Ce verset parle de quiconque croit en lui, autrement dit, quiconque a la foi en Jésus reçoit la vie éternelle et quiconque n’a pas foi en Jésus ne reçoit pas la vie éternelle. C’est dit explicitement ensuite en Jean 3.36.

L’épisode avec les espions dans le désert fait partie des nombreux passages qui montrent comment Dieu agit avec l’humanité.

Dieu ne rejette personne loin de sa présence. Au contraire, nous l’avons fêté à Noël, Dieu vient se rendre présent auprès de l’humanité. Mais celui qui le rejette ne peut pas bénéficier de tout ce que Jésus peut lui offrir.

La foi permet de saisir les promesses de Dieu et ce que nous disons reflète notre foi.

Examinons donc notre foi et nos paroles.

  • Conclusion : en pratique

Avez-vous déjà entendu les paroles suivantes :

  • Dans telle Église il n’y a que des personnes âgées et pas de nouveau, dans quelques années il n’y aura plus personne.
  • Cette personne est tellement pénible, elle ne changera jamais, elle a toujours été comme ça et elle le restera jusqu’à la fin de sa vie.
  • Les enfants sont mignons quand ils sont petits, mais à l’adolescence ils deviennent horribles, vous verrez cela vous arrivera aussi.
  • Cette personne m’a fait trop mal, j’ai été trop blessé, je ne pourrai jamais pardonner.

Toutes ces paroles sont des paroles qui enferment, et surtout, elles ne laissent pas de place à l’action de Dieu. Dans une certaine mesure, elles peuvent révéler un manque de foi.

Comment peut-on dire qu’une personne ne changera jamais et en même temps prier pour cette personne ?

Si l’on croit que Dieu entend nos prières et qu’il peut changer n’importe quelle situation, nous devrions éviter ce genre de paroles qui enferment.

Au contraire, si Dieu est tout puissant, prononçons plutôt des paroles de bénédictions et des vœux bienveillants.

Jésus n’a-t-il pas envoyé son Saint-Esprit, justement pour nous transformer ? Le Saint-Esprit ne peut-il pas accomplir des choses incroyables en nous, pour nous et autour de nous ?

Avons-nous foi que les Églises, même vieillissantes et malgré les imperfections de ses membres, peut rayonner encore des décennies ?

Avons-nous foi que nos enfants peuvent grandir en respectant le Seigneur et les parents, même pendant l’adolescence ? Avons-nous foi que même si un de nos enfants s’est écarté de la foi, Dieu peut se révéler à lui et le transformer ?

Avons-nous foi que Dieu peut changer le caractère des gens ?

Avons-nous foi que Dieu peut nous aider à pardonner ?

Avons-nous foi que malgré tout ce qui ne va pas dans ce monde, Dieu peut nous faire du bien cette nouvelle année et toutes les suivantes ?

Si nous le croyons, alors cessons de prononcer des paroles qui disent le contraire, mais proclamons, avec foi, que Dieu est tout puissant.

Prononçons des vœux dans un esprit de prière et de bénédiction. Pas seulement en janvier, mais tout au long de l’année, dans nos rencontres et dans nos échanges. Bénissons nos Églises, notre village, notre région, notre pays. Bénissons notre famille et aussi nos ennemis.

1 Th 2.12-13, bénédiction de l’apôtre Paul

12 Que le Seigneur fasse grandir et déborder l’amour que vous avez les uns pour les autres et pour tous les hommes, à l’exemple de celui que nous avons pour vous!
13 Qu’il affermisse ainsi votre coeur pour qu’il soit irréprochable dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors du retour de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints!

Prière

Psaume 67 :

1 Au chef de choeur, avec instruments à cordes. Psaume, chant. 2 Que Dieu nous fasse grâce et nous bénisse, qu’il fasse briller son visage sur nous! – Pause.
3 Ainsi l’on connaîtra ta voie sur la terre et ton salut parmi toutes les nations.
4 Les peuples te louent, ô Dieu, tous les peuples te louent. 5 Les nations se réjouissent, elles sont dans l’allégresse, car tu juges les peuples avec droiture et tu conduis les nations sur la terre. – Pause. 6 Les peuples te louent, ô Dieu, tous les peuples te louent. 7 La terre donne ses produits; Dieu, notre Dieu, nous bénit. 8 Dieu nous bénit, et toutes les extrémités de la terre le craignent.

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