Les fêtes païennes

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Ce matin je vous propose non pas une prédication à proprement parler, mais plutôt une réflexion que j’ai eue ces derniers temps sur les fêtes d’origine païennes, c’est-à-dire les fêtes qui n’ont pas une origine judéo-chrétienne. Je parlerai surtout d’Halloween et de Noël. Je prendrai aussi évidemment quelques passages bibliques pour guider notre réflexion.

Comme vous pouvez vous en douter, j’ai pensé à ce thème, car nous approchons d’Halloween.

En faisant des recherches sur l’origine de cette fête, j’ai trouvé beaucoup de points communs avec Noël, c’est pour cela que je parlerai aussi de cette fête du 25 décembre, jour de l’anniversaire de plusieurs idoles païennes.

Dans le cas de Noël, c’est une fête qui a été récupérée par le christianisme et qui est maintenant très fêtée chez les chrétiens. En Occident c’est même la fête la plus mise en avant dans le christianisme.

Il y a tout de même un certain nombre de chrétiens, très minoritaires, qui ne fêtent pas Noël, notamment à cause des origines païennes.

Concernant Halloween, c’est aussi une fête païenne, qui a aussi des liens avec le christianisme, notamment le christianisme catholique. Halloween, en vieil anglais, signifie « la veille de la Toussaint », la Toussaint étant une fête célébrée dans l’Église catholique.

Cependant, la fête d’Halloween n’a pas une bonne réputation parmi les chrétiens, à cause du côté sombre et des déguisements de monstres.

Cela dit, il y a des croyants qui participent à Halloween, surtout chez les jeunes générations.

Certains chrétiens vont dire que ces gens-là ont tort, voire, ils ne sont pas de vrais croyants, sinon ils ne participeraient pas à cette fête.

Il y a donc des débats à propos de Noël et d’Halloween. Je me suis donc posé, cette année encore, des questions autour de ces fêtes :

Quels sont leurs points communs et leurs différences ?
Pourquoi l’une est tant aimée et l’autre rejetée, alors qu’elles ont les mêmes origines ?
En tant que chrétiens, pouvons-nous participer à une soirée d’Halloween ?
Est-ce une fête diabolique ?

Commençons par dresser un bref historique de ces deux fêtes.

[1. Halloween]

Halloween est un terme qui vient de l’anglais ancien et signifie « la veille de tous les saints », autrement dit, la veille de la Toussaint.

Beaucoup de gens pensent que c’est une fête importée des États-Unis, mais en réalité, elle vient d’Europe.

Depuis au moins le Moyen-Âge, les peuples marquent la période à cheval entre l’été et l’hiver. La fin du mois d’octobre, c’est la fin des récoltes, c’est la fin des journées claires.

En Bretagne, au XVe siècle, à l’approche de la Toussaint, les enfants creusaient des betteraves et ils y faisaient des trous en forme d’yeux, de nez et de bouche. Ils y mettaient ensuite une bougie à l’intérieur. Ils fabriquaient ainsi un lampion à tête humaine pour faire peur aux passants.

Dans le Finistère, on fêtait la fête de Samhain, qui signifierait en gaélique « fin de l’été ».

Il y a des coutumes et des pratiques similaires en Suisse, en Belgique, en Angleterre et surtout en Irlande.

Je dis cela, car il semblerait que ce soient les Irlandais qui ont exporté Halloween aux États-Unis. C’est de l’Irlande que vient la légende de Jack O’lantern, qui a donné plus tard : L’étrange Noël de M. Jack.

Selon la légende, ce M. Jack a vécu des péripéties avec le diable, et à la fin, il se retrouve coincé entre le paradis et l’enfer. Il réussit à se faire une lanterne avec un navet creusé en guise de lampion, et il réapparaît tous les ans à l’occasion d’Halloween.

Toutes ces coutumes et croyances viendraient d’une époque lointaine et des Celtes. Les Celtes formaient un groupe de population indo-européenne, leur noyau se trouverait au centre du continent européen, et leur expansion s’est faite vers la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, ainsi que les pays de l’Est.

Selon leurs croyances, la nuit de Samain, c’est-à-dire, la nuit qui fait la transition entre l’été et l’hiver, est un moment où les barrières entre le monde spirituel et le monde terrestre sont ouvertes. Il y a donc un risque que les esprits se retrouvent dans notre monde.

Pour les chasser, il faut leur faire peur, d’où les masques et les déguisements repoussants que l’on peut trouver à Halloween.

Quel rapport avec le christianisme et la Toussaint ?

Jusqu’au VIIIe siècle, la Toussaint était fêtée au printemps et c’était une fête pour commémorer les martyrs chrétiens. Mais les papes des VIIIe et IXe siècles ont déplacé la Toussaint au 1er novembre et ont dédié cette fête à tous les saints. Certains pensent que c’était une manière de récupérer les fêtes populaires de Samain.

Ce n’est que bien plus tard, au XXe siècle, que les satanistes récupèrent à leur tour Halloween pour l’insérer dans leur calendrier.

Donc si l’on résume, Halloween vient d’Europe. Les traditions populaires de notre continent nous viennent certainement des Celtes. Les rituels pratiqués relèvent plutôt de coutumes et de croyances légendaires, basées sur la crainte du monde spirituel.

Halloween, ce n’est donc pas une adoration des démons, mais c’est une fête qui exprime la crainte des démons. À l’origine, c’est une fête contre les démons, elle a pour but d’éloigner les mauvais esprits.

Et comment éloigner ces esprits, dans l’esprit populaire ? Il faut leur faire peur. Aujourd’hui c’est devenu la fête des bonbons en forme d’araignées et des déguisements qui font peur.

Tout ce que je viens de dire n’a pas pour objectif d’encourager ou de proscrire Halloween. J’ai seulement exposé un historique factuel et résumé. Nous verrons dans quelques instants si la Bible en dit quelque chose.

Mais avant cela, intéressons-nous un peu à Noël.

[2. Noël]

L’origine de Noël vient aussi des croyances et spiritualités populaires. Autour de l’an 270, l’empereur romain instaure le culte du dieu Sol Invictus, c’est-à-dire le soleil invaincu. Il se trouve que l’anniversaire de ce dieu est le 25 décembre.

Ce 25 décembre est aussi le dernier jour d’un carnaval qui s’appelait : les saturnales, où le Dieu Saturne était mis à l’honneur.

Le dieu Mithra, qui vient de Perse et d’Inde, a aussi pour anniversaire le 25 décembre.

Il y a donc, dans diverses cultures, des fêtes au début de l’hiver. C’est le moment le moins ensoleillé de l’année. C’est aussi la période à partir de laquelle les jours vont recommencer à se rallonger, d’où l’adoration de Sol Invictus, le soleil invaincu.

C’est au IVe siècle que l’on retrouve les premières traces d’une fête chrétienne pour la naissance de Jésus, fixée le 25 décembre, pour essayer de remplacer toutes les fêtes païennes.

Pour les chrétiens, la vraie lumière c’est Jésus. Avant cela, les chrétiens fêtaient Pâques, mais pas la naissance de Jésus, car ce n’est pas une fête mentionnée dans la Bible.

Plus tard, la tradition des crèches est arrivée, ensuite l’utilisation du sapin dans les écoles du dimanche protestantes vers le XVIIIe siècle, pour expliquer la foi chrétienne.

Le sapin vert représenterait celui qui est enraciné dans la parole de Dieu. En effet, comme le dit le Psaume 1 : l’arbre planté près d’un court d’eau aura toujours un feuillage vert.

Et on accrochait des pommes sur le sapin, pour symboliser les fruits de l’arbre de vie. Les guirlandes formaient une route vers le sommet, c’est le chemin qui conduit jusqu’à l’étoile, pour trouver le Christ.

On entend donc parfois dire que le sapin est une tradition protestante. On ne voulait pas représenter Jésus dans la crèche comme les catholiques, car les 10 commandements interdisent de représenter Dieu. Donc on utilise d’autres symboles pour parler de Jésus.

Mais le sapin n’a pas une origine protestante, car si l’on fait des recherches, on trouve des origines qui datent de bien avant le XVIIIe siècle, il y a même des origines celtes, comme pour Halloween.

La difficulté vient du fait que beaucoup d’histoires sont racontées sous forme de légendes, donc nous n’avons pas de sources fiables pour déterminer quelle est l’origine du sapin de Noël. Il semblerait qu’il y ait plusieurs origines.

Il y a par exemple la légende de Saint Boniface.

Saint Boniface a été évêque puis archevêque au VIIIe siècle. Il est né en Angleterre, mais il s’est rendu en Allemagne et dans d’autres pays pour y apporter l’Évangile.

Selon la légende, il aurait trouvé un peuple en Allemagne qui adorait le dieu Thor, qui n’était rien d’autre qu’un arbre géant. Il s’agissait du chêne de Thor, vénéré par la population germanique. Boniface voulait montrer que ce dieu était un faux dieu. Il prit donc sa hache et alla couper le dieu Thor.

L’arbre tomba et écrasa tout sur son passage, sauf un sapin. Les habitants ont ainsi abandonné l’adoration de ce chêne et l’ont remplacé par le sapin. Sauf que Saint Boniface a trouvé une astuce, il a utilisé le sapin pour parler de Dieu. Par exemple, en expliquant la trinité, à partir de la forme triangulaire du sapin.

Comme pour Halloween, le mouvement sataniste a récupéré le symbole du sapin pour en faire également un symbole occulte.

Lorsque j’étais pasteur dans le sud, un jour à l’approche de Noël, un chrétien m’a pris à part pour me dire à quel point il était choqué de voir des sapins dans les Églises. En fait ce chrétien a connu le milieu satanique, et dans ce milieu, le sapin représente une facette de Satan.

Donc à chaque fois qu’il voit un sapin dans une Église, il y voit un symbole diabolique. Mais les symboles ne sont que des symboles, chacun les interprète de prime à bord avec son arrière-plan.

Maintenant que nous avons dressé un petit historique de ces fêtes, que pouvons-nous dire de leurs points communs et différences ?

Nous pouvons dire que leurs origines sont païennes et populaires. Que dans les deux cas, l’Église catholique a tenté de récupérer ces fêtes pour leur donner un nouveau sens. Et les satanistes ont aussi essayé de récupérer ces fêtes.

Concernant Noël, c’est une fête lumineuse et plutôt joyeuse. Pour Halloween, c’est une fête plutôt sombre, qui exprime tout de même la peur de l’au-delà.

Finalement, cela nous montre que l’être humain a toujours eu besoin de fêter des événements spéciaux en rapport avec la nature et les astres.

Cela nous montre aussi que l’être humain est en recherche.

Avec Halloween, l’être humain cherche comment se protéger du diable et des démons. Avec les fêtes du mois de décembre, il cherche le contact avec le divin.

Différents peuples ont tenté de trouver leurs réponses dans des rites et des fêtes. Mais Jésus apporte une réponse différente, une réponse qui mérite d’être apportée dans un monde en recherche.

Abordons maintenant notre question principale : comment devons-nous nous positionner en tant que chrétien et avec l’éclairage de la Bible ?

[3. Qu’en dit la Bible ?]

Souvent, on aime bien avoir des réponses simples. Peut-on participer à Halloween, oui ou non ?

Mais la réponse n’est pas simple.

J’ai trouvé un article très intéressant sur le site de la Rébellution.

L’auteur explique que la Bible interdit clairement certaines choses présentes dans nos cultures. Concernant ces choses-là, il n’y a aucun doute à avoir, c’est non. Par exemple, consulter un voyant, s’adresser à des esprits ou des morts. Dieu l’a interdit clairement dans l’Ancien Testament, et le Nouveau Testament le confirme.

À l’inverse, la Bible encourage clairement beaucoup de choses, et là c’est « oui ». Par exemple, apporter la paix et l’amour autour de nous. Parler de Jésus, de sa grâce et son pardon.

Il y a aussi des choses neutres dans notre monde. Par exemple, Internet. On peut utiliser Internet pour consulter des articles et pour s’envoyer des messages. Mais Internet sert aussi à des choses moins honorables.

Internet n’est donc pas bon ou mauvais en soi, c’est l’utilisation que l’on en fait qui est bonne ou mauvaise.

Enfin, il y a des choses dans notre culture qui sont rachetables. Par exemple, Noël. Noël était une fête païenne pour fêter le Dieu soleil, mais les chrétiens utilisent cette fête pour annoncer le vrai Dieu de lumière.

De la même manière, l’auteur suggère que ceux qui le souhaitent pourraient profiter d’Halloween pour annoncer ce que la Bible dit à propos du monde des ténèbres, à propos des démons.

La présence d’un chrétien lors d’une soirée d’Halloween va-t-elle le contaminer ? Va-t-il participer à des pratiques occultes, comme la divination ? Ou va-t-il seulement être présent dans un endroit où les gens sont déguisés pour manger des bonbons ?

Voici ce que nous pouvons lire dans l’Évangile selon Jean, chapitre 1, versets 5 et 8 :

« La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas accueillie. »
« Cette lumière était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain. »

La Bible décrit le monde comme étant les ténèbres. Dieu s’est-il abstenu de venir sur terre par peur d’être contaminé ? S’est-il dit qu’il n’allait pas manger et boire avec des gens de mauvaise vie par peur de se conformer au monde ?

Non, au contraire, le Dieu de lumière est descendu dans les ténèbres. Il a mangé et bu avec des pécheurs, il a ainsi été mal vu des religieux, comme les pharisiens, et il a été cloué sur la croix notamment à cause de cela.

Voici les paroles que Jésus prononce avant de mourir, en Jean 17.15-18 :

15 Je ne te demande pas de les retirer du monde, mais de les préserver du mal.
16 Ils ne sont pas du monde, tout comme moi, je ne suis pas du monde. 17 Consacre-les par ta vérité! Ta parole est la vérité.
18 Tout comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde.

Jésus ne nous appelle pas à nous retirer du monde, c’est-à-dire, à éviter le monde. Il nous appelle à y apporter son message, tout en nous préservant du mal.

Jésus dit aussi en Matthieu 10.16 :

Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et purs comme les colombes.

Que signifie cette parole ?

[…]

Sous prétexte qu’il y a des loups dans le monde, devons-nous éviter de sortir de notre bergerie ? Est-ce notre devoir d’éviter les lieux qui ne nous semblent pas saints ?

En tant que chrétiens, nous préférons parfois rester entre brebis et éviter le monde, parce qu’il risquerait de nous contaminer, parce que nous ne voulons pas nous conformer au monde.

Mais alors que signifie cette parole de Jésus : Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et purs comme les colombes.

[…]

Je trouve très intéressant que dans la culture occidentale, la culture la plus opposée au spirituel, la fête d’Halloween trouve une place. Je pense que nos contemporains se posent des questions, Halloween en est une preuve.

Voici un extrait de l’article dont je vous ai parlé :

« Une journée par année, l’être humain, même dans sa société moderne, se permet de rêver à l’au-delà, au domaine spirituel et même au surnaturel. Cette fête révèle le désespoir ténébreux d’une humanité qui veut transcender cette matière morte. Laissez-moi vous poser cette question : où sommes-nous lorsque le monde crie à nous ? »

Je suggère que la fête d’Halloween pourrait être une occasion de parler de spiritualité. La plupart des gens ne connaissent pas l’origine de la fête, ils ne savent pas que les déguisements avaient pour but d’éloigner les démons.

La Bible apporte une réponse plus rassurante et plus vraie concernant les démons. Nous n’avons pas besoin de nous déguiser pour éloigner les esprits, car Jésus a vaincu les ténèbres.

Pour conclure,

Je ne veux pas dire que nous devrions tous fêter Halloween. Je suggère simplement que cette fête pourrait être une occasion de parler de celui qui a vaincu la mort et les ténèbres.

Nous sommes appelés à faire preuve de discernement. Si l’on nous propose de faire de la divination, de prier les esprits ou de contacter l’au-delà, la Bible est claire, il n’en est pas question, Dieu n’approuve pas cela.

Mais si l’on nous propose de manger ensemble lors d’une soirée déguisée, libre à chaque chrétien de discerner ce que Dieu souhaite ou pas.

Et je termine par un verset important de la lettre de Paul aux Colossiens, chapitre 2 versets 15 et 16 :

15 Il a ainsi dépouillé les dominations et les autorités et les a données publiquement en spectacle en triomphant d’elles par la croix. 16 Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou à propos d’une fête, d’un nouveau mois ou du sabbat.

Dieu a vaincu les ténèbres, ne nous jugeons pas les uns les autres au sujet d’un régime alimentaire ou au sujet d’une fête. Mais quoi que nous fassions, faisons-le pour la gloire de Dieu.

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