Recherchez-la comme l’argent ! (Proverbes 2.1-22)

Quelles sont les aspirations de l’être humain ? Dans ce monde sans pitié pour les plus faibles et les plus démunis, beaucoup de personnes, en Occident, souhaitent simplement une vie tranquille, si possible avec un peu de confort. L’argent occupe aussi une place importante, que ce soit pour les plus modestes, afin de subvenir à leurs besoins, ou pour les plus aisés, afin de s’offrir des plaisirs ou de s’accomplir dans la société. Le passage sur lequel nous méditons aujourd’hui nous invite à rechercher la sagesse comme l’argent, à la poursuivre comme un trésor !

1 Mon fils, si tu fais bon accueil à mes paroles et si tu retiens mes commandements 2 en prêtant une oreille attentive à la sagesse et en inclinant ton coeur à l’intelligence, 3 oui, si tu appelles la sagesse et si tu élèves ta voix vers l’intelligence, 4 si tu la cherches comme l’argent, si tu la poursuis comme un trésor, 5 alors tu comprendras ce qu’est la crainte de l’Éternel et tu trouveras la connaissance de Dieu.
6 En effet, c’est l’Éternel qui donne la sagesse, c’est de sa bouche que sortent la connaissance et l’intelligence.
7 Il tient le succès en réserve pour les hommes droits, il est un bouclier pour ceux qui marchent dans l’intégrité.
8 Il protège ainsi les sentiers de l’équité et il veille sur le chemin de ses fidèles.
9 Tu comprendras alors ce que sont la justice, l’équité, la droiture, toutes les routes qui mènent au bien.
10 En effet, la sagesse viendra dans ton coeur et la connaissance fera les délices de ton âme; 11 la réflexion veillera sur toi, l’intelligence te protégera, 12 et ainsi tu seras délivré de la voie du mal, de l’homme qui tient des discours pervers, 13 de ceux qui abandonnent les sentiers de la droiture pour marcher dans des chemins ténébreux, 14 qui éprouvent de la joie à faire le mal, qui mettent leur plaisir dans la perversité, 15 qui suivent des sentiers tortueux et des routes pleines de détours.
16 Tu seras délivré de la femme étrangère, de l’inconnue au discours flatteur 17 qui abandonne l’ami de sa jeunesse et qui oublie l’alliance de son Dieu.
18 En effet, sa maison penche vers la mort et sa route conduit vers les défunts: 19 aucun de ceux qui vont vers elle ne revient ni ne retrouve les sentiers de la vie.
20 Tu marcheras ainsi sur la voie des hommes de bien, tu persévéreras sur les sentiers des justes.
21 En effet, les hommes droits habiteront le pays, les hommes intègres y resteront, 22 tandis que les méchants seront exclus du pays, les infidèles en seront arrachés.

Comme nous l’avons vu dans les méditations précédentes, l’auteur s’adresse à son lecteur comme à son fils, c’est une manière pour un maître de parler à son disciple. Ce passage met en avant les raisons de rechercher la sagesse, mais pas n’importe laquelle, il s’agit de la sagesse donnée par l’Éternel (v. 6).

La sagesse permet de comprendre ce qu’est la crainte de l’Éternel et de connaître Dieu. Comment la chercher ?

Plusieurs verbes sont utilisés pour décrire comment nous devrions considérer la sagesse : accueillir (mes paroles), retenir (ses commandements), prêter une oreille attentive (à la sagesse), incliner son cœur (à l’intelligence), appeler (la sagesse), élever la voix (vers l’intelligence), chercher (comme l’argent), poursuivre comme un trésor…

L’expression que je retiens particulièrement est celle-ci : « si tu retiens mes commandements (…) en inclinant ton cœur à l’intelligence » (v. 2).

Dans la Bible, le cœur n’est pas « déconnecté » de la raison. Il est le centre des émotions, de la pensée et de l’intelligence. Tout notre être est appelé à se tourner vers la sagesse divine, pas seulement pour la connaître, mais pour vivre selon elle.

Notre vie devrait être consacrée à la recherche toujours plus grandissante de cette sagesse. L’auteur nous demande de la rechercher comme l’argent, comme un trésor. Car ce que la sagesse de Dieu produit est bien meilleur que toutes les richesses du monde.

Le verset 7 pourrait étonner certains. Que veut dire l’auteur lorsqu’il parle de succès et de bouclier ?

Celui qui craint l’Éternel aura-t-il du succès dans la vie ? Sera-t-il protégé de toute sorte de mal ?

Le texte ne le précise pas vraiment, mais si l’on tient compte du contexte, il semble qu’il ne s’agisse pas du succès comme notre société l’entend (gloire et fortune).

Le succès que Dieu nous promet, si nous adoptons sa sagesse, c’est de marcher dans la justice, de procurer la paix autour de nous, de savoir faire le bien (v. 9). Celui qui craint Dieu réussit à tous les coups sa vocation, celle que Dieu a préparée pour lui.

La protection promise est surtout la protection d’un berger envers ses brebis : il les protège des sentiers qui mènent à la mort, la perdition.

Ce texte nous rappelle que faire le bien n’est pas si évident que cela, qu’il est nécessaire de connaître personnellement le créateur pour marcher dans la voie de la droiture.

Sans sa sagesse, quelles références avons-nous pour discerner ce qui est bien de ce qui est mal ? Nous prenons souvent comme référence notre propre conscience, comme si elle n’était pas abîmée par notre orgueil, nos désirs humains, notre imperfection humaine.

La deuxième partie du discours se focalise sur certains pièges. Le principe d’un piège, c’est que l’on ne le voit pas forcément. Il nous faut donc un regard extérieur, un regard divin.

Malgré ce que l’on pourrait imaginer, l’auteur ne dénigre pas les femmes en prenant comme exemple « la femme étrangère au discours flatteur ». À l’époque de l’Ancien Testament, le peuple d’Israël s’est souvent laissé entraîner dans l’idolâtrie à cause des hommes qui choisissaient des femmes parmi d’autres peuples, des femmes qui adoraient d’autres dieux.

Le problème ne vient pas des femmes en elles-mêmes, ni du fait qu’elles viennent d’un autre peuple, mais de l’éloignement de l’Éternel. Relevons que dans les Proverbes, la sagesse de Dieu est personnifiée sous les traits d’une femme qui nous appelle.

De plus, les hommes sont aussi mentionnés pour parler du mauvais : la voie du mal est présentée comme la voie de l’homme au discours pervers (v. 12). Cette voie mène à la mort.

Comme nous l’avons vu dans les précédentes méditations, ce n’est pas Dieu qui rejette les méchants, mais les méchants qui rejettent la sagesse…

Accueillons-donc pleinement l’appel de la sagesse, recherchons-la constamment comme le plus précieux des trésors. Que la Parole de Dieu ne soit pas simplement l’objet d’une réflexion ou d’une méditation, mais qu’elle produise en nous la fidélité à Dieu, la droiture, l’équité, le succès selon Dieu.

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