Une vie après la mort ? (Ephésiens 2.1-10)

Cette semaine il y a eu Halloween et la Toussaint. À cette occasion, le journal « Franceinfo » a publié un article qui parle des croyances concernant la vie après la mort. Selon une enquête de l’institut d’études opinion IFOP, réalisée sur plus de 1000 Français représentatifs de la population, 31% des Français croient en une vie après la mort, 33% n’a pas d’opinion tranchée et 36% n’y croit pas. Si l’on se concentre sur les personnes de moins de 35 ans, on arrive à 47% des jeunes qui croient en une vie après la mort, c’est un chiffre en augmentation.

Toujours chez les moins de 35 ans, 4 jeunes sur 10 croient en la réincarnation.

Il semblerait que ce soit la croyance la plus séduisante pour les nouvelles générations.

Enfin, 30% de la population française croirait en l’existence du paradis et de l’enfer, et si l’on se concentre sur les moins de 35 ans, près de la moitié de ces derniers croient en l’existence du paradis et de l’enfer.

Maintenant, voici quelques commentaires laissés par les lecteurs de l’article sur le site de Franceinfo (Lien du site web consulté le 03.11.2023 : https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/toussaint/toussaint-pres-d-un-francais-sur-trois-croit-a-une-vie-apres-la-mort-selon-une-etude-de-l-ifop_6155733.html#xtor=CS2-765-)

« Quand on voit la complexité de la nature et le miracle de la vie, je me dis souvent que ce chef-d’œuvre ne peut pas être dû au hasard. Mais, de là à penser qu’un Dieu fait de bonté nous a créés et nous veut du bien, j’en doute fort quand je vois l’état du monde et la cruauté fondamentale de la nature humaine. » (Colo52)

« Et pendant ce temps là (sic) notre planète se détériore du fait de l’homme qui la détruit de jour en jour et se détruit par la même occasion… mieux vaut une existence bien réelle dans le bonheur que dans espérer (sic) une meilleure dans l’au-delà… » (Ilian)

 « Il y en a qui se rassure (sic) comme ils peuvent !!! On pense qu’avec le progrès, l’information, l’accès aux livres, la culture se développe ??? Que nenni, on régresse au regard du moyen age… (sic) […] » (didji)

Ces 3 commentaires sont assez représentatifs des préoccupations de notre époque. Ils soulèvent des questions intéressantes. Que faire en constatant que l’être humain n’arrive pas à rendre le monde d’aujourd’hui meilleur que celui d’hier ?

À la faculté de théologie, j’avais un professeur qui parlait souvent des ponts entre la culture de la société et la culture biblique.

Dans chaque culture, il y a des liens à faire avec le message biblique. La Bible est universelle, elle répond donc aux préoccupations de chaque époque et de chaque culture.

En tant que témoins de l’Évangile, nous sommes appelés à faire ce lien entre nos contemporains et le message du Christ. C’est ce que je vous invite à faire maintenant, en ouvrant la Bible et en regardant comment son enseignement est pertinent pour notre monde d’aujourd’hui.

Je vous invite à lire la lettre de Paul aux Éphésiens. Les semaines passées, nous avons lu ensemble le premier chapitre et nous allons poursuivre ce matin en lisant le début du chapitre 2.

Avant la lecture, voici un bref résumé du premier chapitre.

Dans cette lettre, l’apôtre Paul s’adresse aux chrétiens de la ville d’Éphèse, qui se trouve dans l’actuelle Turquie.

Dès le début, il manifeste sa joie de savoir qu’ils connaissent Jésus. Il est également heureux, car ces chrétiens sont majoritairement d’origine païenne, ils ne sont pas seulement juifs. Il se réjouit, car le peuple de Dieu s’élargit à toutes les nations.

Il leur annonce que c’était bien le plan de Dieu depuis le début. Les chrétiens d’Éphèse ont été destinés par avance à être comblés en Jésus, dans le but de célébrer la gloire de Dieu.

L’apôtre pense à eux dans ses prières. Il prie pour qu’ils puissent connaitre Dieu toujours plus. Non pas connaître des choses sur Dieu, mais connaître Dieu en personne, sa puissance, sa grandeur, sa grâce et sa bonté.

Nous arrivons maintenant au chapitre 2, où nous lisons maintenant les versets 1 à 10 :

1 Quant à vous, vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés,
2 que vous pratiquiez autrefois conformément à la façon de vivre de ce monde, conformément au prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui est actuellement à l’oeuvre parmi les hommes rebelles.
3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre: notre conduite était dictée par les désirs de notre nature propre, puisque nous accomplissions les volontés de la nature humaine et de nos pensées, et nous étions, par notre condition même, destinés à la colère, tout comme les autres.///
4 Mais Dieu est riche en compassion. À cause du grand amour dont il nous a aimés,
5 nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés -,
6 il nous a ressuscités et fait asseoir avec lui dans les lieux célestes, en Jésus-Christ.
7 Il a fait cela afin de montrer dans les temps à venir l’infinie richesse de sa grâce par la bonté qu’il a manifestée envers nous en Jésus-Christ.///
8 En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu.
9 Ce n’est pas par les oeuvres, afin que personne ne puisse se vanter.
10 En réalité, c’est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions.

Dans ce passage, l’apôtre expose les trois points suivants (merci au pasteur Alexis Lamothe de qui j’ai repris la formulation de ces points) :

(1) De quelle vie nous sommes sauvés ; (2) Par quelle vie nous sommes sauvés ; (3) Conclusion : pour quelle vie nous sommes sauvés

Premièrement, l’apôtre Paul dresse un descriptif de la vie sans le Christ.

[1. De quelle vie nous sommes sauvés]

Paul affirme que nous sommes sauvés d’une vie esclave de nos propres désirs.

Tout à l’heure, lorsque je vous lisais les commentaires en réaction à l’article de Franceinfo sur la vie après la mort, nous avions vu que les personnes de notre époque sont assez pessimistes sur la nature humaine.

C’est intéressant, car un des commentateurs n’arrivait pas à comprendre que des gens puissent encore avoir la foi à une époque où la science connaît d’énormes progrès, comme si la foi et la science s’opposaient.

Cela m’interpelle, car nous constatons que l’humanité est capable de grands progrès technologiques, et en même temps, elle est consciente qu’elle n’est pas capable de s’améliorer par elle-même. Au lieu de cela, elle se détruit à cause des guerres, de la violence, du manque de solidarité et de la surexploitation de la création.

D’une part, il y a des progrès scientifiques, et d’autre part, la nature humaine reste la même.

Au verset 3, l’apôtre Paul écrit : « notre conduite était dictée par les désirs de notre nature propre, puisque nous accomplissions les volontés de la nature humaine et de nos pensées ».

Cette parole de l’apôtre a une tournure assez frappante.

Ce sont nos désirs qui dictent notre conduite. Sans Dieu, nous ne sommes pas libres. Nous sommes sous l’emprise de nos désirs et nos pensées.

Pour beaucoup de personnes, faire ce que nous voulons, c’est cela la liberté. Pour l’apôtre Paul, c’est un esclavage. Nous ne sommes pas libres, mais nous sommes sous l’emprise de la nature humaine.

L’apôtre Paul parle aussi du diable au tout début du chapitre, relisons les versets 1 et 2 :

1 Quant à vous, vous étiez morts à cause de vos fautes et de vos péchés,
2 que vous pratiquiez autrefois conformément à la façon de vivre de ce monde, conformément au prince de la puissance de l’air, de l’esprit qui est actuellement à l’œuvre parmi les hommes rebelles.

Ce prince, cet esprit, c’est l’ennemi de Dieu, c’est le diable.

Son action est très limitée, il ne faut pas lui accorder une trop grande importance. Dans ce passage, le diable ne fait qu’une seule chose : il utilise nos propres désirs et il nous pousse à les accomplir, c’est tout. Autrement dit, il nous pousse à faire ce dont nous avons envie.

On pourrait croire que le diable nous pousse à faire ce que nous n’avons pas envie de faire, mais ce n’est pas cela qu’il fait, il nous pousse à faire notre volonté, et notre volonté, c’est de ne pas suivre Jésus.

On entend souvent dire que le diable nous tente, mais nous ne pouvons pas être tentés par des choses que nous n’aimons pas.

J’aurais beau tenter mon fils avec des aubergines, il ne succombera pas. En revanche, si je le tente avec des cookies aux chocolats, il y a des risques pour qu’il succombe.

Notre faiblesse, c’est nous même.

C’est de cette vie-là que Jésus nous sauve.

Je ne dis pas que nous sommes seulement attirés par des mauvaises choses. Par la grâce de Dieu, celle que l’on appelle « grâce commune », chaque être humain a des qualités et des forces, mais il a aussi des mauvais désirs. Dieu nous sauve de ces mauvais désirs que nous n’arrivons pas forcément à déceler.

Comment nous sauve-t-il ? C’est notre deuxième point.

 [2. Par quelle vie nous sommes sauvés]

Plusieurs fois, dans ce chapitre, l’apôtre Paul dit que sans Jésus, nous étions morts. Que veut-il dire par là ?

Pour illustrer son propos, j’ai une petite devinette pour vous.

Imaginez que je coupe une fleur avec sa tige. Cette fleur est-elle vivante ou est-elle morte ?

La réponse est entre les deux.

Lorsque la fleur vient d’être coupée, elle est encore vivante, mais elle est destinée à mourir petit à petit, parce qu’elle n’est plus rattachée à la plante mère.

C’est une illustration avec des limites, car cette fleur mourra de toute façon, mais en la coupant, elle est condamnée, sa durée de vie est considérablement réduite, elle est comme morte.

La vie sans Jésus, c’est une vie coupée du créateur, qui est la source de la vie, un peu comme une fleur coupée de sa plante mère. Elle est destinée à mourir.

C’est pourquoi Paul affirme que sans Jésus, nous étions morts.

Nos propres désirs nous éloignent de Dieu et à cause de cela, nous sommes morts.

Mais Dieu vient nous secourir. C’est ce que l’apôtre explique à partir du verset 4 :

4 Mais Dieu est riche en compassion. À cause du grand amour dont il nous a aimés,
5 nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés -,
6 il nous a ressuscités et fait asseoir avec lui dans les lieux célestes, en Jésus-Christ.

Non seulement Jésus nous a rendus à la vie, mais en plus il nous a ressuscités et fait asseoir avec lui dans les lieux célestes.

Pourquoi l’auteur en parle comme si c’était déjà fait ?

Il aurait dû dire : Jésus nous rendra la vie, il nous ressuscitera et il fera asseoir avec lui dans les lieux célestes.

Mais il en parle comme si c’était déjà fait.

C’est parce que Jésus est déjà mort et revenu à la vie. Il est déjà ressuscité dans un nouveau corps et il est déjà assis dans les lieux célestes.

Et lorsque nous mettons notre foi en Jésus, ce n’est plus nous qui vivons, mais c’est Jésus qui vit en nous.

La nouvelle vie, nous la vivons déjà à travers Jésus-Christ.

Revenons à l’étude que j’ai mentionnée en introduction. 47% des jeunes de moins de 35 ans croient en la vie après la mort et la plupart d’entre eux optent pour l’hypothèse de la réincarnation.

Pourquoi la réincarnation est-elle aussi séduisante ?

Lorsque je discute avec des personnes qui y croient, ce qui est attirant, c’est la possibilité de repartir à zéro, c’est la possibilité de mieux faire.

Cette vision du monde est très intéressante, mais j’y vois un défaut. Rien ne nous dit que dans notre prochaine vie réincarnée, nous ferons mieux. Si nous sommes la réincarnation des générations passées, avons-nous rendu notre monde meilleur qu’au siècle dernier ? Avons-nous tiré des leçons de l’histoire ?

On attribue à Albert Einstein la citation suivante : « La définition de la folie, c’est de faire la même chose encore et encore en s’attendant à un résultat différent. »

Comme l’apôtre Paul l’affirme à plusieurs reprises, l’être humain, lorsqu’il est livré à lui-même, a tendance à reproduire toujours les mêmes choses. Il a tendance à se laisser conduire par ses propres désirs et à s’éloigner de Dieu.

Alors, comment faire pour être libéré de cette dictature de la nature humaine ? Il faut la faire mourir.

C’est exactement ce que Jésus a fait, il est mort en tant que représentant de l’humanité et il a été ressuscité grâce à l’esprit de Dieu.

Lorsque nous mettons notre foi en lui, nous sommes au bénéfice de son œuvre, nous vivons déjà cette mort et cette résurrection.

Et nous attendons en quelque sorte une réincarnation, mais pas comme dans les religions orientales. Après la mort nous aurons un nouveau corps, mais ce sera définitif, puisque nous serons débarrassés, une fois pour toutes, de la nature humaine.

Ce sera une nouvelle vie, sur une nouvelle terre, grâce à l’œuvre de Jésus.

L’apôtre insiste sur le fait que ce n’est pas notre œuvre, mais celle de Jésus.

Versets 8 et 9 :

8 En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. 9 Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter.

Les partisans de la réincarnation espèrent mieux faire lors de la prochaine vie. Derrière cette vision de l’au-delà, il y a la croyance que les bonnes œuvres participent à notre salut et au salut de l’humanité.

En étant de meilleurs citoyens du monde, nous allons rendre la terre meilleure et nous allons sauver de la destruction.

Mais Paul enseigne que le salut ne s’obtient pas par nos œuvres, puisque nos œuvres sont dictées par notre propre nature. Le salut s’obtient par l’œuvre de Dieu. Et même la foi n’est pas une œuvre, afin que personne ne puisse se vanter. C’est Dieu qui vient nous chercher pour nous libérer.

Cela dit, les bonnes œuvres ont bien leur place. C’est notre conclusion.

[3. Conclusion : pour quelle vie nous sommes sauvés]

Dans la vision du monde présentée dans la Bible, nous sommes bien appelés à pratiquer de bonnes œuvres. Mais comment pratiquer de bonnes œuvres en étant esclaves de la nature humaine ?

Il faut d’abord être libéré pour pratiquer les œuvres de Dieu. Il faut d’abord être débarrassé de nos propres désirs pour ensuite adopter les désirs de Dieu.

Les belles œuvres viennent donc après le salut par la foi. Ce ne sont pas les œuvres qui sauvent. C’est le salut qui permet de pratiquer de bonnes œuvres.

Paul l’affirme clairement au verset 10 : 10 En réalité, c’est lui qui nous a faits; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions.

Pour boucler la boucle, revenons à l’étude mentionnée en introduction.

Après une période de rejet de tout ce qui est religieux en France, nous assistons à un regain d’intérêt pour le spirituel. De plus en plus de personnes croient qu’il y a quelque chose après ma mort. La réincarnation séduit les plus jeunes générations, avec l’idée que nous pourrions mieux faire dans une nouvelle vie.

Selon la Bible, il y a bien une vie après la mort. Il y même une réincarnation dans un nouveau corps, mais ce sera une nouvelle vie éternelle.

Nous n’avons pas à vivre plusieurs vies pour mieux faire, car même si nous pouvions recommencer notre vie, toujours en comptant sur nous-mêmes, nous ne ferions pas mieux.

La solution vient d’une intervention extérieure, qui change notre cœur, afin que nous puissions pratiquer de belles œuvres.

Je reconnais que les chrétiens ne sont pas toujours les meilleurs exemples de sainteté, c’est dommage est c’est bien triste.

C’est pour cela que nous sommes appelés à ne pas compter sur nos propres forces, mais à toujours plus nous attacher à Dieu et à son Esprit. C’est lui qui change nos cœurs afin que nous puissions pratiquer les belles œuvres qu’il a préparées d’avance, pour célébrer sa gloire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *