Vivant dans une baleine ? (Jonas 2)

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Connaissez-vous l’histoire de James Bartley ? Dans les années 1890, un article concernant son histoire est paru dans le journal américain : St. Louis Globe Democrat, le journal de Saint Louis dans le Missouri.

James Bartley se trouvait dans le navire « L’étoile de l’est », qui chassait des baleines pour le commerce.

Lorsque l’équipage aperçut une baleine, ils détachèrent deux canots pour aller chasser le gros poisson avec leur harpon. La baleine fut touchée à deux reprises, mais elle s’est défendue et l’un des canots s’est renversé. James Bartley a disparu dans cet incident.

Voici un extrait de l’article :

« Lorsque l’épuisement eut calmé la baleine, on fit de longues recher­ches pour retrouver ce Bartley; mais elles furent vaines. Supposant donc qu’il avait reçu un coup de queue de la baleine et qu’il avait coulé à pic, les autres matelots rejoignirent le navire.

La baleine était morte, et quelques heures après, son grand corps s’allongeait [sur le] flanc du navire, tandis que l’équipage, armé de haches et de bêches, en dépe­çait la chair pour la dépouiller de sa graisse.

On y travailla toute la journée et une partie de la nuit, puis on se remit à l’œuvre le lende­main matin et l’on put bientôt dégager l’estomac, qu’il s’agissait de hisser sur le pont. Les travailleurs sursautèrent lorsqu’en s’efforçant d’y fixer la chaîne, ils s’aperçurent que quelque chose de plié en deux s’y trouvait et donnait des signes spasmodiques de vie.

L’énorme panse fut hissée sur le pont; on l’ouvrit, et l’on y trouva le matelot disparu, plié en deux et sans connaissance. On l’étendit sur le pont et on le baigna dans de l’eau de mer.

Il ne tarda pas à revenir à lui, mais la raison ne lui revenait pas; on le mit donc dans la cabine du capitaine, où il resta deux semaines fou furieux.

Cependant; le capi­taine et les officiers l’entourèrent de soins attentifs, et il finit par reprendre ses sens. A la fin de la troisième semaine, il se trouva suffisamment remis pour se remettre au travail.

Pendant ce court séjour dans le ventre de la baleine, la peau de Bartley subit une sin­gulière transformation partout où elle se trouva exposée à l’action des sucs gastriques. Son visage et  ses mains devinrent d’une pâleur mortelle, et la peau se rida, lui donnant l’aspect d’un homme qu’on aurait à moitié cuit. »

Selon cet article, James Bartley est resté 36 heures dans la baleine et aurait survécu. Il aurait fait des cauchemars pendant longtemps, sa peau serait restée blanche et ridée. Certains articles parus plus tard disent qu’il serait devenu aveugle à cause de l’acide qui se trouvait dans le ventre de la baleine.

Cet article a été largement relayé pendant des années, cet homme est devenu une légende, on l’a appelé « le Jonas moderne ».

En effet, la Bible contient l’histoire du prophète Jonas, qui a été avalé par un grand poisson. Il est resté 3 jours dans son ventre avant d’être recraché vivant sur la terre ferme.

En lisant des commentaires sur le livre de ce prophète dans une Bible d’étude, voici ce que j’ai pu trouver dans une note :

« On connaît des cas de personnes  retrouvées vivantes dans le ventre de certaines variétés de cachalots, quelques heures après avoir été avalées. »

Cette note fait certainement référence, entre autres, à l’histoire de James Bartley.

J’ai aussi cherché d’autres histoires similaires sur Internet et j’en ai trouvé d’autres, par exemple celle de Tony Jobb en 2015, un célèbre surfeur australien, qui serait resté 2h dans la bouche d’une baleine et qui aurait survécu.

Pensez-vous que ces histoires relayées par les journaux soient vraies ?

Ces histoires m’ont intrigué. J’ai donc approfondi mes recherches et voici la conclusion :

Toutes ces histoires modernes sont fausses, ce sont des légendes, ce sont des inventions. Comme pour l’histoire du monstre du loch Ness, à l’origine de ces histoires, il y a un canular.

Ces histoires ont été parfois relayées par des journaux officiels sans vérification. D’après des enquêteurs,  il y a des incohérences. Les personnes mentionnées n’existent pas, le navire « L’étoile de l’est » a existé, mais sa liste d’équipage ne comprenait pas de James Bartley.

Concernant Tony Jobb en 2015, connaissez-vous ce nom ? Personne ne connaît Tony Jobb, mais il suffit de dire que c’est un surfeur australien célèbre, pour que ça paraisse plus crédible. On se dit : ah oui, il est célèbre, il est connu, donc ce n’est pas inventé.

Dans ces histoires, certains éléments nous poussent à croire que c’est vrai, par exemple, James Bartley a eu la peau abîmée, il est devenu aveugle, etc. Tout cela nous fait oublier que dans le ventre d’un poisson, sans oxygène, un être humain ne peut pas survivre plus de quelques minutes.

Pourquoi je mentionne toutes ces histoires ? Est-ce pour dire que l’histoire de Jonas, elle aussi, est une simple légende ?

Non, je ne pense pas que son histoire soit fausse.

Si j’ai parlé de toutes ces légendes modernes, c’est pour dire que lorsque la Bible nous raconte une histoire comme celle de Jonas, qui a survécu 3 jours dans le ventre d’un poisson, il s’agit d’un miracle, et cela manifeste davantage la grandeur de Dieu, puisque Dieu rend possible l’impossible.

Ne cherchons pas toujours à prouver que les miracles sont scientifiquement plausibles, un miracle a lieu lorsque Dieu décide de faire une exception aux lois de la nature, il rend possible ce qui est impossible.

La semaine dernière nous avons lu le premier chapitre du livre de Jonas, aujourd’hui je vous propose de lire le 2e chapitre.

Avant cela, voici un bref résumé du premier chapitre.

Le récit débute par l’appel de Dieu à Jonas, versets 1 à 3 :

1 La parole de l’Éternel fut adressée à Jonas, fils d’Amitthaï:
2 «Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle, car sa méchanceté est montée jusqu’à moi.»
3 Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la présence de l’Éternel.

Jonas ne veut pas aller transmettre les avertissements de Dieu, car il sait que Dieu est bon, et si les habitants de Ninive se repentent, Dieu va les gracier.

Jonas ne veut pas que Dieu leur accorde sa bonté, puisque ce sont ses ennemis, les ennemis d’Israël.

Ces événements ont lieu vers le VIIIe siècle avant Jésus-Christ, à une période où l’Assyrie faisait régner la terreur dans le Moyen-Orient ancien. Ninive était la capitale de l’Assyrie, ses habitants étaient connus pour être cruels et barbares, ils pratiquaient la torture, la décapitation publique et des sacrifices humains.

Jonas ne veut pas aller prophétiser chez eux pour qu’ils se repentent, il veut qu’ils soient punis.

Il fuit donc loin de Ninive, il prend un bateau, mais Dieu fait se lever une tempête. Les membres de l’équipage font alors appel chacun à leur dieu, mais la tempête ne s’apaise pas. Ils apprennent alors que leur malheur arrive à cause de Jonas, qui leur explique la situation.

Il tente de fuir loin de son Dieu, le créateur de la mer, du ciel et de la terre. S’ils veulent survivre, il leur propose de le jeter à la mer. C’est ce qu’ils finissent par faire, avec regret.

La tempête se calme, les marins mettent leur foi en Dieu et Jonas se retrouve dans l’eau, en danger de mort.

Voici la suite au chapitre 2 :

1 L’Éternel fit venir un grand poisson pour avaler Jonas, et *Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson.
2 Du ventre du poisson, Jonas pria l’Éternel, son Dieu, 3 en disant:
«Dans ma détresse j’ai fait appel à l’Éternel, et il m’a répondu.
Du milieu du séjour des morts, j’ai appelé au secours, et tu as entendu ma voix.///

4 Tu m’as jeté dans l’abîme, dans les profondeurs de la mer, et les courants m’ont environné; toutes tes vagues et tous tes flots sont passés sur moi.
5 Je disais: ‘Je suis chassé loin de ton regard’, mais je verrai encore ton saint temple.
6 »L’eau m’a couvert jusqu’à m’enlever la vie. L’abîme m’a enveloppé, les algues s’enroulaient autour de ma tête.
7 Je suis descendu jusqu’aux racines des montagnes. Les verrous de la terre m’enfermaient pour toujours, mais tu m’as fait remonter vivant du gouffre, Eternel, mon Dieu!///

8 »Quand mon âme était abattue en moi, je me suis souvenu de l’Éternel, et ma prière est parvenue jusqu’à toi, dans ton saint temple.
9 Ceux qui s’attachent à des idoles sans consistance éloignent d’eux la bonté.
10 Quant à moi, je t’offrirai des sacrifices avec un cri de reconnaissance, j’accomplirai les vœux que j’ai faits. Le salut vient de l’Éternel.»

Le premier point que j’aimerais relever, c’est que :

[1. Dieu est maître de la création, mais l’Homme lui résiste]

Dieu a fait venir une tempête redoutable et la tempête est arrivée.

Lorsque Jonas leur a demandé de le jeter à la mer pour que Dieu calme la tempête, ils l’ont fait en dernier recours, en demandant à Dieu de ne pas tenir compte de ce qui pourrait passer pour un crime.

Ils l’ont jeté à l’eau et Dieu a calmé la tempête. L’équipage s’est ensuite tourné vers Dieu, il est dit qu’ils craignirent l’Éternel, autrement dit : ils se soumettent à lui.

Ensuite, Dieu demande à un grand poisson d’avaler Jonas pour le garder 3 jours, le poisson a obéi.

Et lorsque Dieu demande à ce poisson de le vomir sur la terre ferme, il obéi également.

Dans la suite de l’histoire, les ninivites prendront Dieu au sérieux et se soumettront à lui, et au chapitre 4, Dieu fera pousser une grande plante pour donner de l’ombre à Jonas, et la plante obéit également.

Si l’on prend une vue d’ensemble, dans le livre de Jonas, toute la création et toutes les créatures se soumettent à Dieu : le vent, les marins, le grand poisson, au chapitre 3 les habitants de Ninive et au chapitre 4, le plante. On peut même dire que les lois de la nature obéissent à Dieu, puisqu’ils permettent à Jonas de survivre dans le ventre du poisson, ce qui est un miracle.

Cependant, il y a une exception : Jonas.

Jonas ne veut pas se soumettre à Dieu, il ne veut pas lui obéir, et même lorsqu’il le fera plus tard, nous le verrons, il le fera un peu comme à regret.

Dieu est le maître de la création, mais l’Homme a tendance à lui résister.

Cela nous montre que le cœur de l’Homme résiste à Dieu, mais cela nous montre aussi que Dieu ne nous a pas créés comme des marionnettes, il nous donne une responsabilité : la responsabilité de nos choix et de nos actes.

La Bible nous enseigne aussi que Dieu est souverain, et que finalement, même la foi est un don. Mais l’homme est aussi 100% responsable.

D’une part, Dieu est souverain, et d’autre part, nous ne sommes pas des robots, Dieu nous rend responsables de nos choix et nos actes.

Dans ce chapitre 2, confronté à la mort, Jonas se dit qu’il pourrait peut-être se tourner vers Dieu.

Sa démarche est résumée au verset 3 : «Dans ma détresse, j’ai fait appel à l’Éternel, et il m’a répondu.
Du milieu du séjour des morts, j’ai appelé au secours, et tu as entendu ma voix. »

Le deuxième point que j’aimerais relever, c’est que :

[2. Dieu entend et répond, mais l’Homme peine à l’appeler]

La prière de Jonas est une sorte de patchwork de psaumes, pratiquement chaque phrase est une citation de psaume.

Cela montre 2 choses en particulier :

Tout d’abord, Jonas connaissait les Écritures. Dans cette histoire, il semble être un prophète loin de Dieu, mais il était très proche de Dieu.

Ensuite, cette prière, qui est une reprise de plusieurs psaumes, nous montre que Dieu agit de la même manière à travers toute l’histoire biblique et aujourd’hui encore. Dieu entend et répond à nos prières, c’est le verset 8 :

« Quand mon âme était abattue en moi, je me suis souvenu de l’Éternel, et ma prière est parvenue jusqu’à toi, dans ton saint temple. »

Son âme était abattue alors qu’il était en train de mourir, il raconte qu’il touchait la racine des montagnes, donc le fond la mer. Les algues l’entouraient. Il était comme mort. C’est alors qu’il pria et Dieu reçoit favorablement sa prière.

Le poisson le sauve et pendant 3 jours, il a le temps de méditer, de prier, de se remettre en question.

Pourquoi Jonas a-t-il attendu le tout dernier moment pour revenir à Dieu ?

Parce qu’il résistait à Dieu, parce qu’il n’était pas d’accord avec lui, il n’était pas d’accord avec sa bienveillance.

C’est le troisième et dernier point que j’aimerais relever :

[3. Dieu agit avec bienveillance, mais l’Homme a tendance à l’éloigner]

À la fin de sa méditation intérieure, après avoir reconnu que Dieu est son sauveur, Jonas dit ceci au verset 9 :

« Ceux qui s’attachent à des idoles sans consistance éloignent d’eux la bonté. »

Jonas peut en parler en connaissance de cause, car il en a fait l’expérience, il a éloigné Dieu de sa vie pendant un moment. Il a fui loin de Ninive, là où Dieu lui demandait d’aller.

La tournure de sa phrase est très juste et très intéressante.

Jonas ne dit pas que Dieu écarte sa bonté de nous ou que Dieu s’éloigne de nous. Il dit que lorsque nous nous attachons à des idoles, c’est nous qui éloignons de nous la bonté de Dieu.

Mais qu’est-ce qu’une idole dans ce texte ? Jonas en avait-il ?

Lorsque l’on parle d’idole, on pense souvent à une petite statuette devant laquelle les peuples anciens s’agenouillaient. Il est vrai que c’était ça une idole.

Mais en ayant une définition si restreinte de l’idole, nous ne nous sentons pas concernés. Je ne pense pas que parmi nous, certains se prosternent devant des statuettes comme si c’était Dieu.

J’ai donc cherché un synonyme d’idole, et je suis tombé sur un terme très intéressant : obsession.

Quelles obsessions avons-nous ?

Sommes-nous prêts à reconnaître que ce sont potentiellement des idoles ?

Jonas avait une obsession : il ne voulait pas que ses ennemis soient graciés par Dieu, c’était ça son idole.

Il n’était pas d’accord avec Dieu parce que la justice de Dieu ne lui convenait pas. Il savait que Dieu est lent à la colère et miséricordieux, donc il ne voulait pas entrer dans les plans de Dieu pour sauver la ville de Ninive.

Aujourd’hui nous avons parfois la même attitude que Jonas. Nous ne sommes pas toujours d’accord avec la justice de Dieu.

Soit Dieu est trop bon, soit il ne l’est pas assez.

Si l’on considère les questions éthiques et morales de notre société à la lumière de ce que dit la Bible, nous allons parfois trouver que l’enseignement de Dieu est trop sévère sur certains points, ou alors trop laxiste sur d’autres.

Comme Jonas, notre perception de la morale est biaisée par nos limites, notre culture et notre nature humaine.

Ce chapitre 2 du livre de Jonas nous invite à faire confiance en la loi et la justice de Dieu même si nous ne comprenons pas tout.

Dieu agit toujours avec justice et bonté.

Pour conclure, prenons du recul sur cette histoire.

[Conclusion]

La survie de Jonas était impossible. Lorsque les Hommes racontent de telles histoires, ce sont des canulars et des légendes.

Survivre trois jours dans le ventre d’un poisson, sans oxygène, c’est impossible, mais à Dieu tout est possible.

Ce miracle préfigure un autre miracle : celui de la résurrection du Christ.

Jésus est resté mort pendant 3 jours, et Dieu l’a ressuscité le 3e jour.

Le miracle de Jonas et celui de la résurrection nous signalent que Dieu est maître de la création et de la vie. Sa bonté nous sauve lorsque nous cherchons le secours auprès de lui, comme les marins au chapitre 1, comme Jonas au chapitre 2 et comme les habitants de Ninive au chapitre3.

Comme eux, reconnaissons que Dieu est la source du salut, et nous pourrons dire avec Jonas cette parole du verset 10 :

« Quant à moi, je t’offrirai des sacrifices avec un cri de reconnaissance, je tiendrai mes engagements. Le salut vient de l’Éternel.»

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