Nous poursuivons notre série de méditations sur le livre des Proverbes et arrivons cette semaine au passage suivant, qui parle notamment de la pression de groupe. Proverbes 1.10-19 :
10 Mon fils, si des gens malfaisants veulent t’entraîner, ne leur cède pas.
11 S’ils te disent : « Viens avec nous, dressons une embuscade pour tuer quelqu’un, tendons, sans raison, un piège à l’innocent : 12 nous l’engloutirons tout vif comme le séjour des morts, il disparaîtra tout entier comme ceux qui descendent dans la tombe. 13 Nous ferons main basse sur un tas de biens précieux, nous remplirons nos maisons de butin. 14 Tu en auras ta part avec nous, nous ferons tous bourse commune ».
15 Mon fils, ne te mets pas en route avec ces gens-là, évite d’emprunter les mêmes chemins qu’eux, 16, car ils se précipitent vers le mal, ils ont hâte de répandre le sang.
17 Mais il est vain de vouloir tendre un filet pendant que tous les oiseaux t’observent. 18 En vérité, c’est au péril de leur propre vie que ces gens-là dressent des embûches, c’est à eux-mêmes qu’ils tendent des pièges. 19 C’est à cela qu’aboutiront tous ceux qui cherchent à s’enrichir par des voies malhonnêtes : un gain mal acquis fait périr celui qui le détient.
« Mon fils », nous avons vu précédemment que cette manière de s’adresser au lecteur est caractéristique de la relation entre le maître et son disciple.
L’auteur nous met en garde contre les « mauvaises fréquentations » qui peuvent nous entraîner dans des voies malhonnêtes. Ce passage est-il pertinent pour la plupart d’entre nous ? Personnellement, je n’ai jamais rencontré de gangsters me proposant d’aller avec eux pour voler, tuer ou piller. Et si c’était le cas, leur proposition ne me tenterait pas. Alors en quoi ce passage des Proverbes peut-il me concerner ?
Il me semble que ces quelques lignes nous mettent en garde vis-à-vis de deux phénomènes que nous pouvons finalement tous rencontrer : la pression de groupe et l’attrait du gain.
J’ai entendu parler d’un chrétien qui a décidé d’arrêter sa carrière politique au sein d’un parti, car s’il voulait monter plus haut, il aurait dû se corrompre. Un ancien camarade de lycée a démissionné de son emploi au sein d’une compagnie d’assurances, car celle-ci avait des pratiques commerciales malhonnêtes, particulièrement envers les personnes âgées. J’ai rencontré un agent immobilier qui a démissionné d’une agence, car les techniques de vente pratiquées étaient déloyales. Je connais un pasteur qui a aussi démissionné, car l’équipe pastorale avec qui il travaillait était plus motivée par les avantages du pouvoir que par l’amour de l’Église.
Attention, je ne dis pas que ces professions sont toutes corrompues ! (Je suis bien pasteur.) Mais la tentation est partout, dans chaque organisation où il y des groupes de personnes à gérer. On peut être tenté par le pouvoir, la gloire ou l’argent. Et cela peut commencer par des choses insignifiantes, comme récupérer des marchandises tombées du camion, faire affranchir notre courrier par notre entreprise. Mais au fur et à mesure, cela prendre de l’ampleur, d’autant plus s’il y a une pression de groupe : « tout le monde le fait », « c’est comme ça que ça marche »…
Dans les trois derniers versets, ce passage des Proverbes affirme que les pièges des gens malhonnêtes se retourneront contre eux. En effet, la voie que l’on suit révèle l’état de notre cœur. Celui qui aime autre chose plus que l’Éternel ne peut pas vivre selon le projet de Dieu, il passe à côté de la vie que Dieu lui offre !
Le livre des Proverbes n’est pas un livre moralisateur, il met en évidence que l’on ne peut pas suivre deux maîtres. Jésus a dit : « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres, car ou il détestera le premier et aimera le second, ou il s’attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent. » (Luc 16.13)
C’est une invitation à servir Dieu seul dans tous les aspects de notre vie. Nous revenons au verset 7 : la clé de la sagesse est la crainte de l’Éternel !
En cette période de pandémie, prions pour que Dieu nous garde dans ses voies. Prions aussi pour nos dirigeants et les chercheurs qui ont un rôle important dans la gestion de cette crise. Dans ces milieux où l’on est parfois tenté de mettre en avant une belle image de soi, de rechercher le succès et les intérêts financiers, prions pour que ce soient les bonnes motivations qui orientent leurs décisions. Nous ne remettons pas en question ici nos autorités, nous voulons simplement prier pour eux et tout déposer entre les mains du Seigneur.
Que Dieu renouvelle notre foi et notre désir de ne servir que lui.