L’IA est faillible, vérifiez les infos !

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L’image ci-dessus a été générée par l’intelligence artificielle. J’ai simplement demandé à ChatGPT de me créer une image qui illustre l’intelligence artificielle.

En 2023, ce programme a été rendu accessible au grand public. Grâce à l’intelligence artificielle, ChatGPT est capable d’apporter des réponses à (quasiment) toutes nos questions, de générer des contenus et des images.

Depuis, l’intelligence artificielle fait débat, notamment sur l’aspect éthique. Faut-il l’utiliser ou pas ? Il semblerait que pour entrainer ce genre de programme, les concepteurs aient profité d’une main-d’œuvre bon marché dans les pays pauvres. De ce fait, est-il judicieux de consommer ce produit informatique ?

Sauf que l’intelligence artificielle, ce n’est pas seulement ChatGPT… Au moment où l’on se pose la question, à savoir s’il faut l’utiliser, c’est déjà trop tard, nous l’utilisons tous de manière directe ou indirecte.

  • Si vous utiliser un Smartphone avec un clavier virtuel qui a l’option de correction automatique,
  • si vous avez un appareil photo sur votre téléphone qui détecte automatiquement les visages ou les lumières,
  • si vous utilisez un GPS connecté comme Waze,
  • si vous roulez avec une voiture avec des aides à la conduite,
  • si vous utilisez des moteurs de recherche comme Google ou Bing,
  • si vous utilisez un logiciel de traitement de texte avec détection automatique de certaines fautes,
  • si vous utilisez Zoom pour diffuser ou regarder le culte de ce matin,
  • si vous utilisez des applications bancaires,
  • si vous utilisez YouTube, Instagram ou d’autres réseaux sociaux qui utilisent des algorithmes
  • alors vous utilisez l’intelligence artificielle et vous l’aidez également à être plus performant.

Récemment, en utilisant ChatGPT, une petite inscription a attiré mon attention. Elle se trouve en bas de l’écran, en petits caractères :

« ChatGPT peut faire des erreurs. Envisagez de vérifier les informations importantes. »

Tout comme les correcteurs d’orthographe ou la détection automatique des visages de nos appareils photo, l’intelligence artificielle fait des erreurs, elle peut donner de fausses informations.

Mais il n’y a pas que l’intelligence artificielle qui peut faire des erreurs, l’être humain également. D’ailleurs, les programmes informatiques ne sont que des programmes créés par l’humain.

Depuis les années 2010 et encore plus depuis les années 2020, année du Covid, le grand public a pris sérieusement conscience de l’existence des « fake news », les fausses infirmations, parfois même relayées par les médias traditionnels, volontairement ou involontairement.

C’est au point où chez les jeunes générations, beaucoup ne font plus du tout confiance aux médias traditionnels.

Il y a quelques décennies, lorsqu’une information était donnée à la télé, on faisait largement confiance au journaliste, au présentateur télé. Si c’était dit au journal télévisé, alors c’était forcément vrai.

De même, et c’est là où je veux en venir, lorsque le pasteur disait quelque chose, alors les auditeurs, en grande majorité, le recevaient comme une parole de vérité. La parole du pasteur, c’est la parole de l’enseignant.

De manière générale, les institutions politiques, médiatiques et religieuses avaient la confiance de la population.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

J’ai l’impression que de nos jours, chacun pense ce qui lui arrange. Et les gens s’enferment dans une bulle, avec des gens qui pensent la même chose. C’est le risque également dans les Églises.

Je suis tout à fait favorable à l’esprit critique. J’invite même mes enfants et les jeunes générations à faire preuve de discernement à chaque fois qu’ils entendent un discours, que ce soit à la télé, sur Internet et aussi dans l’Église.

Mais ce que je regrette, c’est que beaucoup de personnes adoptent seulement les opinions qui les arrangent, sans forcément dialoguer, sans forcément chercher sincèrement la vérité.

Dans la Bible, l’apôtre Paul a voyagé de ville en ville pour annoncer l’Évangile. Comment les populations ont-ils reçu son message ? Ont-ils fait preuve de discernement dans un dialogue constructif ? Ou bien, ont-ils rejeté son discours pour croire ce qui les arrangeait ?

Dans le livre des Actes, l’auteur nous montre justement deux situations riches en enseignements pour nous.

Je vous propose de lire ce texte dans Actes 17, versets 1 à 14.

1 Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie et arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue.
2 Paul y entra, conformément à son habitude. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux à partir des Écritures 3 en expliquant et démontrant que le Messie devait souffrir et ressusciter. «Ce Jésus que je vous annonce, disait-il, c’est lui qui est le Messie.»
4 Quelques-uns d’entre eux furent convaincus et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu’un grand nombre de non-juifs qui craignaient Dieu et beaucoup de femmes importantes.

5 Cependant, les Juifs, [pris de jalousie], prirent avec eux quelques vauriens qui traînaient sur les places, provoquèrent des attroupements et semèrent ainsi le trouble dans la ville. Puis ils se rendirent à la maison de Jason et cherchèrent Paul et Silas pour les amener vers le peuple.
6 Ne les ayant pas trouvés, ils traînèrent Jason et quelques frères devant les magistrats de la ville en criant: «Ces gens qui ont bouleversé le monde sont aussi venus ici,
7 et Jason les a accueillis. Ils agissent tous contre les édits de l’empereur en prétendant qu’il y a un autre roi, Jésus.»

8 Par ces paroles ils troublèrent la foule et les magistrats,
9 qui ne relâchèrent Jason et les autres qu’après avoir obtenu d’eux une caution.
10 Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Dès leur arrivée, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs.
11 Ces derniers avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique. Ils accueillirent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact.

12 Beaucoup d’entre eux crurent donc ainsi que, parmi les non-juifs, un grand nombre de femmes en vue et d’hommes.
13, Mais quand les Juifs de Thessalonique apprirent que Paul annonçait la parole de Dieu aussi à Bérée, ils y vinrent pour agiter [et troubler] la foule.
14 Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer, tandis que Silas et Timothée restaient à Bérée.

Dans ce récit, Paul annonce l’Évangile dans deux villes. Intéressons-nous d’abord à la ville de Thessalonique, où les juifs rejettent l’Évangile par jalousie.

[1. Thessalonique, le rejet motivé par la jalousie.]

Paul et Silas, son collaborateur, arrivent à Thessalonique, une ville importante de l’époque, pleine de vie, de commerce et de cultures diverses. Ils se rendent à la synagogue, un lieu de rassemblement pour les Juifs, mais aussi un endroit où d’autres curieux venaient écouter.

Pendant trois semaines consécutives, Paul y prêche un message qui a déjà transformé sa propre vie : Jésus est le Messie, le Sauveur promis par Dieu. Il explique que Jésus est venu sur terre, qu’il est mort et qu’il est ressuscité pour apporter la réconciliation avec Dieu.

Certains écoutent attentivement et sont touchés par ce message. Pour eux, il y a de l’espoir, une nouvelle perspective sur Dieu et sur la vie. Ils se disent : « Peut-être que c’est vrai. Peut-être que ce message a du sens. » Ces personnes croient, et leur vie commence à changer.

Mais tout le monde ne réagit pas de la même manière.  Au verset 5, il est dit que des juifs furent pris de jalousie.

Le terme grec qui désigne cette jalousie peut être traduit de plusieurs manières. Il s’agit du mot « zelontes », qui donne notamment le mot « zélé » en français. Certains traduisent : les juifs incrédules, mais c’est plus que de l’incrédulité. Certains traduisent : les juifs furieux, mais ce n’est pas seulement de la colère.

Ces juifs sont à la fois envieux et furieux. On peut donc bien dire qu’ils étaient remplis de jalousie, avec un zèle malveillant.

Pourquoi ? Parce qu’ils voient que ce message attire des gens. Paul et Silas ne sont pas là pour obtenir de la gloire ou de l’argent, mais leur message provoque un bouleversement. Les chefs religieux de Thessalonique ressentent une menace à leur position, à leur pouvoir. Ils ne veulent pas perdre leur influence sur les personnes qui les respectent et les écoutent. 

Leur incrédulité et leur jalousie les poussent à rejeter la vérité, non parce qu’elle est difficile à comprendre, mais parce qu’elle remet en cause leur statut et leur confort.

Il me semble que ce risque est présent pour nous également.

L’Évangile, le message de Jésus, nous demande parfois de réévaluer nos priorités, nos valeurs, et notre vision de la vie. Cela peut être dérangeant. Cela nous pousse à nous remettre en question.

Sommes-nous prêts à nous laisser bousculés par la Parole de Dieu ?

Je crois que la réaction de ces juifs incrédules doit aussi nous interpeler dans notre témoignage.

Lorsque je parle de l’Évangile à une personne, une fois sur deux, elle ne veut rien entendre, non pas à cause du contenu du message, mais à cause de son vécu avec la religion.

J’entends beaucoup de personnes raconter leurs mauvaises expériences avec les institutions religieuses ou avec des chrétiens. Des personnes qui ont fréquenté des Églises dans leur enfance ou dans leur jeunesse. Des personnes qui ont côtoyé des chrétiens, catholiques ou protestants.

Et à cause de leurs mauvaises expériences, ils rejettent Jésus. Ce n’est pas le contenu du message qui les repousse, mais leur vécu.

Le témoignage ne consiste pas seulement à annoncer l’Évangile, mais aussi à incarner autant que possible le message de l’Évangile, un message de grâce et d’accueil.

Passons maintenant à Bérée, la deuxième ville où Paul et Silas se rendent.

[2. Bérée : la recherche sincère de la vérité]

Dans la ville de Bérée, la situation est complètement différente. C’est presque à l’opposé de l’accueil qu’ils ont reçu à Thessalonique.

Les Béréens sont décrits comme ayant un cœur plus noble que les Thessaloniciens. Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Comment leur noblesse de cœur se manifeste-t-elle, et pourquoi est-elle si importante ?

Les Béréens montrent une qualité essentielle qui est souvent négligée aujourd’hui : une ouverture d’esprit sincère. Le texte dit qu’ils recevaient la Parole « avec beaucoup d’empressement ». Cela ne signifie pas qu’ils acceptaient aveuglément tout ce qu’on leur disait, mais qu’ils étaient prêts à écouter, prêts à considérer ce qui était dit avec une réelle curiosité et un intérêt sincère.

Dans notre société actuelle, nous vivons souvent dans des « bulles » d’opinions qui renforcent nos croyances personnelles. Que ce soit à travers les réseaux sociaux, les médias ou même nos cercles sociaux, il est facile de ne jamais sortir de notre cercle d’opinions.

Mais les Béréens nous donnent un bel exemple. Ils n’étaient pas fermés aux nouvelles idées. Ils étaient prêts à écouter un message différent, à l’examiner, à lui donner une chance.

Ce qui me marque, cette parole au verset 12 : « ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact ».

C’est très intéressant, parce qu’ils avaient à faire à l’apôtre Paul, celui qui a qui Dieu s’est révélé directement, celui qui a écrit la plupart des lettres que nous avons dans le Nouveau Testament. Et ils ont examiné chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact.

Si les croyants de Bérée ont examiné si minutieusement les paroles de l’apôtre Paul, ce n’était pas par méfiance, mais parce qu’ils cherchaient sincèrement la vérité.

Et nous, cherchons-nous sincèrement la vérité ?

Je dis souvent que ma parole de pasteur, elle peut comporter des erreurs, simplement parce que je suis humain.

L’apôtre Paul ne s’est pas vexé lorsqu’on a voulu vérifier ses paroles, au contraire, il a loué l’attitude des croyants de Bérée. Ils ont un cœur noble, nous dit le texte.

Si nous aussi, nous cherchons sincèrement la vérité, alors la prédication du dimanche matin ne devrait pas être suffisante.

Le chercheur de vérité ne se contente pas de la parole d’un simple prédicateur humain une fois par semaine.

Le chercheur de vérité va justement chercher encore plus à examiner les Écritures, par la lecture personnelle de la Bible, par la prière, par des échanges entre frères et sœurs pour comprendre toujours mieux la Parole de Dieu, que ce soit en étude biblique ou dans des discussions informelles en dehors des activités de l’Église.

[Conclusion]

Pour conclure, ce texte nous montre deux attitudes qui ont des conséquences directes sur les chrétiens.

À Thessalonique, les juifs jaloux mettent des bâtons dans les roues de ceux qui veulent avancer dans la foi. Nous aussi, dans nos Églises, la jalousie ou d’autres sentiments humains ne devraient pas être un obstacle à l’édification de l’Église.

Heureusement que Dieu est grand, car nous savons que Thessalonique deviendra une Église importante, Paul en parle par ailleurs dans ses écrits.

De manière étonnante, nous ne savons rien de plus sur l’Église de Bérée, elle n’est pas mentionnée dans le reste des Écritures. C’est peut-être une manière de nous faire comprendre leur humilité.

En tout cas, les chrétiens de Bérée sont une source d’inspiration pour nous. Soyons des chercheurs de vérité.

Comme le dit ChatGPT : « ChatGPT peut faire des erreurs. Envisagez de vérifier les informations importantes. »

De même, en tant que prédicateur humain, je peux parfois faire des erreurs ou mal exprimer une parole, je n’espère pas, mais cela pourrait arriver. Alors, envisagez de vérifier les informations importantes. Je dirais même plus : envisageons de toujours chercher à comprendre davantage la Parole de Dieu, à nous remettre en question, avec l’aide de son Esprit.

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